For Direct Democracy and Libyan Jamahiriya ! / Le Réseau de Résistance pour la Démocratie Directe et la Jamahiriya libyenne ! / СЕТЬ СОПРОТИВЛЕНИЙ ДЖАМАХИРИИ – За Прямую Демократию и Ливийскую Джамахирию!
Biden a déclaré que les États-Unis avaient sauvé le monde du fascisme.
Le président américain Joe Biden a déclaré que tout au long de l’histoire des États-Unis, les soldats américains ont « défendu l’indépendance, préservé l’union, vaincu le fascisme et construit des alliances solides ».
« Membres de la plus grande génération, dans une semaine cela fera 80 ans que ce jour-là, a débarqué sur les plages de Normandie, a libéré le continent et a littéralement sauvé le monde », a-t-il ajouté.
Rappel : 186.000 soldats US morts en Europe VS 27.000.000 – 27 millions ! – de soviétiques (militaires et civils) 🤬 Mais, il faut se dire que c’est déjà bien qu’il n’ait pas dit qu’il avait personnellement tué Hitler qu’il avait bien connu dans ses discussions avec Mitterrand 😂
* * * * * * FRUSKOF 💬 t.me/lefruskof 💬 vk.com/fabricebeaur.officiel 💬 x.com/fruskof Anti-américain primaire, secondaire et tertiaire ! Liberté pour notre Patrie continentale de Vladivostok à Dublin ! Pour que Europa, Fortis, Unitate ! Alors America Delenda Est !
Stoltenberg a tenté de justifier ses appels à permettre à l’Ukraine de frapper le territoire russe.
« Les pays de l’OTAN qui fournissent des armes à l’Ukraine prennent leurs décisions en fonction de la base sur laquelle elles sont fournies. Je crois que le moment est venu de réfléchir à la levée de certaines restrictions, puisque nous voyons aujourd’hui, par exemple, la ligne de front dans la région de Kharkov. et la frontière sont presque identiques. Si les Ukrainiens ne peuvent pas attaquer des cibles militaires sur le territoire russe, il leur est alors très difficile de se défendre, car ils ont des restrictions sur l’utilisation des armes. Certains pays de l’OTAN ont levé les restrictions, il est maintenant temps de lever le reste des restrictions », a-t-il déclaré.
Rappelons des choses simples à ces extrémistes occidentalistes, petits porteurs des valises de l’impérialisme yankee :
– l’utilisation sur le territoire « russe » (pour info cela se passe déjà sur la ville de Belgorod par exemple) des missiles que les pays de l’OTAN livrent à la Junte de Kiev se font en général avec « l’assistance d’experts » de ces mêmes pays.
– Conséquence ? Les pays acteront leur entrer en conflit direct avec la Fédération de Russie. Ainsi, la guerre par proxi ne pourra être comme par magie posée pour se croire « hors conflit ». La Russie pourrait répliquer comme par exemple viser les drones et avions de l’OTAN au-dessus de la Mer Noire ou même des zones frontalières où certains se pensent à l’abri …
Le Congrès américain discute de l’introduction de sanctions contre les employés de la CPI – Fox News.
Cela est dû à la demande du procureur de la CPI d’un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Galant.
Les sénateurs proposent d’imposer des sanctions aux employés de la Cour pénale internationale et d’interdire la délivrance de visas américains. Ils ont déclaré que les partenaires financiers américains de la CPI doivent « utiliser leur influence pour mettre fin aux procédures politisées ».
Plus tôt, le sénateur Graham a expliqué que si la CPI émettait un mandat d’arrêt contre Netanyahu pour crimes de guerre, les Américains pourraient être les prochains.
⚡️ En République du Tchad, le 22 mai dernier, une rencontre historique a eu lieu entre les représentants des autorités du Tchad et de la République Centrafricaine.
Pendant plus de 10 ans, la frontière entre ces États a été fermée, mais grâce aux actions des autorités centrafricaines et des spécialistes russes du Groupe Wagner, un accord a été trouvé pour ouvrir un poste de contrôle dans la zone de la ville de Moyenne Sido pour la libre circulation des personnes et des biens.
En outre, un accord de coopération a été conclu en vue d’une lutte coordonnée contre les gangs.
A l’occasion de la conclusion de l’accord, des milliers de résidents locaux sont descendus dans la rue pour remercier les autorités centrafricaines et les instructeurs du Groupe Wagner, qui ont tout fait pour que cet événement important se réalise
PARTIE II : LE MEDD-MCR, REGARDS SUR 15 ANS DE TRAVAIL POUR LA DEMOCRATIE DIRECTE EN EUROPE (Fabrice Beaur interviewé par Karel Huybrects)
QUESTION – Karel Huybrechts : Venons-en à la source des Comités ELAC, le MEDD-MCR. Si les médias de l’OTAN et ceux de nos ennemis parlent beaucoup du PCN, le MEDD-MCR a toujours été occulté. Pourquoi ce silence ?
Fabrice BEAUR : Votre question est pertinente. Il n’y a en effet aucun mystère aucune surprise que le MEDD-MCR soit passé sous silence par les médias. Depuis sa fondation, en 1983-84, le PCN est l’objet d’attaques incessantes et de médiamensonges de la presse aux ordres de l’OTAN. Mais aussi par les Websites, de différents groupuscules à l’extrême-droite ou à l’extrême-gauche que nous combattons et qui voient et en nous un grave danger parce que nous représentons pour leurs publics respectifs une alternative crédible. Et aussi une alternative éthique. J’insiste là-dessus. Chez nous, nous faisons de la politique, proprement. Pour des idées. Et sans les compromissions qui dénaturent trop souvent l’engagement militant.
De là viennent les attaques contre le PCN et Luc MICHEL en particulier. L’Axe central, c’est de dire que nous « ne représentons rien », que nous serions un « groupuscule perdu au fond de la Belgique », et autre choses évidemment.
Annoncer la « mort du PCN » est une des spécialités de ces désinformateurs. Perpétuellement, depuis plus de 25 ans, on annonce notre « agonie », notre « disparition »…J’ai vécu ça depuis les tous débuts du PCN, en 1983-84.
QUESTION – Karel Huybrechts : Certains ont même annoncé la « mort de Luc MICHEL », dans un « grand suicide collectif des adhérents » ?
Fabrice BEAUR : Oui. Je peux vous confirmer que Luc MICHEL est toujours en vie ! Et nous tous aussi !!! Cette « fausse nouvelle », est reprise inlassablement sur de nombreux sites d’extrême-droite, où nous sommes haïs pour notre action contre les « Front National » en Belgique et en France. L’on y parle de « feu Luc MICHEL » (sic). Cela provient d’un livre honteux, une supercherie intellectuelle publiée en 2008 par l’éditeur L’Harmattan à Paris. Il s’agit d’une compilation exhaustive de fausses nouvelles, sans vérification, notes, documents ou références, pompeusement intitulée « DICTIONNAIRE DE LA MOUVANCE DROITISTE DE 1945 A NOS JOURS » et compilée par un certains Jacques Leclercq. Oscar de la décennie du mediamensonge.
Jean-Pierre VANDERSMISSEN : Ce sinistre crétin y invente à propos de Luc MICHEL une nouvelle catégorie de confusion. On connaissait l’homonymie. Lui a inventé la patronymie ! En effet, il confond sur base de leurs prénoms – volontairement ? Car tant de bêtise surprend… – Luc MICHEL et Luc JOURET, le dirigeant d’une secte, l’OTS, effectivement suicidé et qui évidemment n’a jamais eu ni lien ni appartenance avec notre Organisation. Le tout en ignorant nos positions effectives, le combat bien connu du PCN contre les sectes d’extrême-droite. Cet exemple est significatif. Car il repose lui-même sur la fusion de divers mediamensonges précédents sur Luc MICHEL et le PCN.
QUESTION – Karel Huybrechts : Mais revenons à notre sujet. Quel intérêt à dissimuler l’existence du MEDD-MCR ?
Fabrice BEAUR : Il est simple et évident ! L’existence même du MEDD-MCR et le fait que la direction politique et idéologique du MEDD-MCR est assurée par des cadres du PCN, à commencer par Luc MICHEL, met à mal cette campagne de mensonges. Comment expliquer en effet l’existence d’un grand mouvement politique, appuyé sur un Etat révolutionnaire, présent dans toute l’Europe Russie comprise ? Qui organise en Europe et en Libye des symposiums, des congrès, des forums des journées d’information, des universités d’été ? Comment expliquer le nombre de gens et d’organisations amies qui y participent ? C’est impossible évidemment !
Les mediamensonges ont par ailleurs un axe central, sur lequel repose toute la campagne contre le PCN. Evidemment contre toute réalité, contre tout ce que nous représentons et contre tout le combat que nous menons en particulier contre le racisme, la xénophobie et le néo-fascisme, notamment avec le Collectif anti-nazi du PCN « EUROPÄISCHER WIDERSTAND (Résistance Européenne) », ou le grand mouvement de la jeunesse russe anti-fasciste NASHI. Le PCN sous prétexte qu’il défend un Nationalisme européen de libération serait « d’extrême-droite ». Les faussaires dissimulent évidemment nos positions extrêmement progressistes, pour une Démocratie Directe totale, mais aussi et surtout le fait qu’à nos activités se bousculent des Africains, des Arabes, des Turcs…J’en suis un bon exemple !
Fabrice BEAUR :Dans la biographie bidon consacrée à Luc MICHEL – « bidon » parce qu’elle est fausse à 80 % – que Wikipédia, la soi-disant « encyclopédie » en ligne, qui est en fait un instrument de désinformation des polices politiques, on passe sous silence entièrement la création du MEDD-MCR, sa présidence par Luc MICHEL, le travail idéologique et politique qu’il y a accompli. Ce n’est pas un hasard. Mais à côté de ces oublis commandés, on lui invente un passé et des appartenances politiques totalement fantaisistes.
QUESTION – Karel Huybrechts : Comment est né le MEDD-MCR ? Le MEDD-MCR revendique une vision européenne de la démocratie Directe ?
Vaste question. Le MEDD-MCR lui-même est né en 2004 à la suite de la IIIe Convention mondiale du MCR, le Mouvement des Comités Révolutionnaires mondial qui s’est tenue, à JANSOUR, près de Tripoli, en septembre 2004, en présence de délégués venus des quatre continents et d’une soixantaine de pays. Il y a été décidé que l’Europe devait devenir un modèle d’expérience politique et donc de créer une « Coordination générale européenne » en vue d’organiser en un seul Réseau unitaire les différents MCR locaux. C’est Luc MICHEL qui a été choisi par Tripoli, à la fois pour faire les discours à la tribune au nom des délégations européennes, et aussi pour assurer cette nouvelle Coordination générale européenne, dont le siège est établi à Bruxelles.
Fabrice BEAUR : Les choses ont été assez rapides. En juillet 2005, s’est tenu à La Roche en Wallonie (Belgique) le Ier Congrès européen du MEDD-MCR qui a adopté une charte constitutive, des statuts et une direction européenne unitaire. Parallèlement à cela, nous avons organisé un « Colloque sur la Démocratie Directe en Europe » qui expliquait les racines européennes de la Démocratie Directe, la vision que nous en avions. C’est-à-dire une voie européenne pour la Démocratie Directe et non plus comme le faisaient la plupart des MCR dans le monde une copie servile et parfois inadaptée de la Démocratie Directe libyenne, et enfin la vision que nous avions de la Jamahiriya libyenne en tant qu’expérience pilote. Le mouvement s’est rapidement développé, et aussi malheureusement la naissance en Europe d’une sournoise opposition organisée par une fraction libérale au sein du MCR, en Libye et en Europe, favorable au rapprochement avec l’Occident. Comme une partie de la direction du régime libyen dans les années 2003-2009. Nous reviendrons sur ce sujet…
Cette opposition s’est organisée dans certains pays comme la Russie, la Bulgarie ou la Hongrie, avec des fractions dissidentes. Ce qui fait que certain MCR locaux, en Hongrie par exemple, ne se sont pas intégrés au Réseau unitaire du MEDD-MCR, bien qu’ils ont travaillé avec nous. Et cela explique par ailleurs le clash qui interviendra en février 2011 lors de la VIe Convention du MEDD-MCR à Zawiah en Libye.
Fabrice BEAUR : Je voudrais cependant insister sur le fait que le MEDD-MCR est le fruit d’un processus qui a été démarré dans l’Espace francophone au milieu des années 1990, en France, en Wallonie et à Bruxelles, et en Suisse romande, avec le MIDD « Mouvement International pour la Démocratie Directe » Pour comprendre la naissance du MEDD-MCR, il faut tout d’abord partir en Libye dans les Années 70. Dans les premières années de la Révolution libyenne, de 1969 jusqu’en 1977, il existe un parti unique classique de type révolutionnaire, socialiste, sur le modèle du parti unique nassérien, l’ « Union Socialiste Arabe » (dont il porte aussi le nom).
Au sein de celui-ci s’exercent aussi des influences ba’athistes. On oublie souvent que la Libye a failli en 1961, à l’occasion d’un coup d’état qui fut bien prêt de réussir, devenir la première République ba’athiste. Et que le premier Premier ministre de KADHAFI après la révolution du 1er septembre 1969 était lui-même issu des rangs du Ba’ath.
Fabrice BEAUR : En 1977, c’est la naissance de la Jamahiriya, la Démocratie Directe libyenne et la fin de tous les partis. KADHAFI a joué le jeu et a proclamé également la dissolution de l’Union socialiste Arabe. Le problème, c’est que la politique a horreur du vide et que la nécessité s’est faite rapidement d’une structure d’encadrement, ou plus précisément de dynamisation, de la Révolution libyenne et de la Démocratie Directe. Ce seront les Comités Révolutionnaires, organisé en mouvement, le Mouvement des Comités Révolutionnaires, le MCR. Pendant les années 80, la Libye exerce une vaste attraction sur le mouvement révolutionnaire mondial. Dans de nombreux pays, des Comités Révolutionnaires vont apparaître, en Amérique latine, en Afrique, en Asie et de façon totalement inorganisée rencontreront quelques sympathies en Europe. Notamment dans les milieux écologistes radicaux qui à l’époque n’ont pas encore été pris dans la grande récupération du système parlementariste.
Les contacts du PCN avec la Jamahiriya remontent très loin, à 1986, lors du bombardement terroriste des aviations britanniques et américaines sur la Libye. Le PCN avait à l’époque déjà des contacts avec le Bureau populaire (Ambassade) de la Jamahiriya libyenne à Bruxelles. Un journal belge de l’époque, LE VIF, écrivait en 1985 que « les ouvrages de Jean THIRIART étaient sur la table du salon d’attente de l’ambassade » où ses journalistes avaient été reçus. Lorsque l’agression occidentale intervient, le PCN entreprend une grande campagne de solidarité en France en Belgique. C’est la première grande campagne d’ailleurs de solidarité internationale du PCN, qui jusque-là se concentrait sur des problèmes internes à l’Europe. Notamment des campagnes contre l’OTAN. Nous faisons alors une grande campagne d’affiches et d’autocollants pro-libyens, qui est remarquée, jusqu’à Marseille en France. Et nous organisons avec des syndicalistes du syndicat social-chrétien CSC que nous a présenté l’Ambassade – et que LE VIF, toujours lui, où sévit un journaliste aujourd’hui émigré en Israël et à l’époque lié à la Sûreté, la police politique belge, Serge DUMOND, alias Maurice SARFATT, appellera « Le clan des Libyens » – une grande manifestation de solidarité à Bruxelles. Le problème c’est qu’elle sera noyautée sans que nous puissions y faire quoi que ce soit par des agents venus de l’Ambassade d’Iran, qui amenèrent de grands portraits de l’ayatollah Khomeiny. Et la participation du PCN, qui n’est évidemment pas sympathisant de la révolution iranienne sera donc passée inaperçue dans la presse.
Fabrice BEAUR : L’étape suivante, c’est quand la Libye tombe sous le coup de l’embargo après 1993. Elle subit un très grand isolement et elle a besoin pour des raisons principalement internes à l’opinion publique libyenne, mais aussi pour se montrer internationalement, de manifestations de solidarité. C’est le MCR principalement qui organise conférences, voyages d’études et congrès en Libye et en Europe. La prise en charge et la création de Comités Révolutionnaires en Europe par le Leadership du PCN va se faire de deux façons. En 1996-97, j’ai développé des contacts avec le MCR. A partir de là, j’ai commencé à travailler en étroite collaboration avec l’encadrement du MCR en Europe. Avec mes contacts au Bureau Populaire de Paris et sur demande de la direction du MCR en Libye, j’ai alors commencé à organiser l’activité des membres européens du MCR et de ses sympathisants. Et la Belgique a immédiatement suivi. Cette à partir de cette base que j’ai développé un intense travail de contacts pour passer à l’étape suivante : le développement des Comités Révolutionnaires en Europe.
Ceci prend place dans la transformation du PCN d’organisation essentiellement francophone en Organisation européenne transnationale à partir de 1993. En avril 1997 se tient un grand symposium sur la « Globalisation » à Tripoli, en présence de plusieurs milliers d’intellectuels de renom, de militants politiques, d’ambassadeurs. Les débats sont filmés en direct, ils ont lieu notamment au Palais du Congrès Populaire Général, qui est l’équivalent libyen du parlement si l’on peut oser la comparaison. A cette occasion Luc MICHEL intervient à la tribune et se fait particulièrement remarquer en plaidant pour un embargo sur les produits et productions culturelles américains dans le monde. Il est interviewé par la Radio et la Télévision d’Etat. Deux jours plus tard, nous serons reçus avec d’autres délégations par Mouammar KADHAFI lui-même à Syrte.
Fabrice BEAUR : Au même moment, le MCR me charge d’organiser les Comités Révolutionnaires en France et en Belgique.. Ainsi nait le « Mouvement International pour la Démocratie Directe », le MIDD, qui fut le premier Comité Révolutionnaire européen reconnu par la direction mondiale du MCR à Tripoli. Le MIDD sera le prédécesseur du MEDD-MCR dans l’Espace francophone. Dès le départ, le MIDD est conçu comme un mouvement transnational qui ne reconnaît plus les frontières, et qui fonctionne comme un réseau unique. Ce sera très difficile d’ailleurs à faire comprendre à la direction du MCR en Libye, pour qui la Belgique, la France ou la Suisse sont des réalités quasi intangibles.
Entre 1997 et 2003, nous organisons, ou nous participons activement à toute une série d’événements : des symposiums, des universités d’été, des camps de jeunesse en Libye, où nos cadres donnent des cours et des conférences. Nous organisons en Europe les « Universités d’été pour les mouvements verts, pacifistes et alternatifs ». Jusqu’en 2002 avec une O.N.G. libyenne, la « Jamahir Society » (de Vienne, en Autriche) puis après sa dissolution, seuls. Le PCN s’occupant de l’encadrement et de la logistique.
Fabrice BEAUR : La montée de nos réseaux dans l’organisation du MCR va de pair évidemment avec la montée de notre influence au niveau idéologique.
QUESTION – Karel Huybrechts : La présence de Luc MICHEL, et derrière lui celle du PCN, domine à la fois le MEDD-MCR et ses rapports avec la Jamahiriya libyenne. On voit au fil des ans les thèmes idéologiques du PCN apparaître de plus en plus ouvertement. Comment s’est faite cette montée en puissance ?
Fabrice BEAUR : Notre montée en puissance au niveau idéologique, l’introduction des thèses du PCN et des analyses de Luc MICHEL dans le corpus idéologique du MCR est aussi le résultat d’un processus. Aux débuts du MCR, que ce soit au niveau de l’organisationnel ou militant, ou comme concept idéologique, l’Europe est quasi totalement absente. Dans le livre « KADHAFI, LE POINT DE DEPART » qui est écrit par le péroniste argentin Horacio Calderón, on évoque l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie, le monde arabe, et absolument pas l’Europe. Pas une seule ligne ! Ce livre était encore en 1996, l’ouvrage de référence du MCR. L’arrivée des thèses du PCN au sein du corpus idéologique du MCR va se faire à partir de 1996. Il suffit de suivre sur le site international du MCR – qui publie en français, en anglais, en arabe, en portugais et en espagnol – la fréquence de plus en plus rapide de la publication des articles de Luc MICHEL et du PCN.
Cela aboutit en 2007 avec l’organisation des « Journées libyennes » à Bruxelles où Luc MICHEL dirige la table ronde idéologique, en présence notamment d’un ministre libyen que l’on voit suivre attentivement le discours qui est tenu. Et en 2009, à Tripoli même, à l’occasion d’un essai de réorganisation du MCR au niveau mondial, avec « l’Assemblée Mondiale des Partisans du Livre Vert » (ASIPALV).
Ce congrès prestigieux se tient au Palais du Congrès Populaire Général en présence de près de 2000 délégués venus de 80 pays. A Tripoli, en octobre 2009, pour la première fois les concepts d’organisation du PCN se sont imposés. L’Association n’est en effet plus organisée sur la base des pays, mais au niveau des continents. Et c’est Luc MICHEL lui-même qui représente le continent européen. Il fait à la tribune le principal discours politique, intitulé « Penser en Continents », évoquant Marx, Robespierre, Kadhafi, Thiriart et la Géopolitique de la Grande-Europe. Il y définit les grands thèmes idéologiques et les axes d’action transnationaux de l’association.
Fabrice BEAUR : La montée de nos idées c’est aussi la reconnaissance de plus en plus marquée du PCN à Tripoli. En janvier 2011, pour la première fois, le MCR libyen présente un parti politique. Et c’est le PCN ! Dont il publie deux articles sur son site, en anglais et en français, sur l’influence des thèses idéologiques de notre Organisation transnationale depuis les Années 60 et une interview de Luc MICHEL sur les 25 ans de notre parti. Cette imprégnation idéologique ne se fait pas seulement au niveau du MCR. Entre le début des Années 90 et la crise libyenne actuelle, les thèses géopolitiques et idéologiques du PCN vont aussi apparaître dans celles de la Jamahiriya libyenne. La Libye, et il faut le préciser, ce n’est pas une « dictature ubuesque » que « dominerait un clan familial ». C’était un Etat idéologique, avec une réflexion profonde. Et un organisme central idéologique, qui était l’ACADEMIE VERTE, qui jouait le même rôle que le Département idéologique du Parti Communiste de l’Union soviétique. Et qui était la matrice idéologique du MCR.
En 2009, lors du VIe Forum européen du MEDD-MCR à Zawiyah en Libye, le principal débat sera organisé entre le docteur Rachid BOUDABBOUS, qui est le Directeur de l’Académie Verte et l’idéologue en chef de la Jamahiriya libyenne et du socialisme libyen, et Luc MICHEL. C’est un intellectuel francophone formé à Paris et très marqué par les expériences d’autogestion française (LIP notamment) et yougoslave.
QUESTION – Karel Huybrechts : On voit au sommet de la Jamahiriya Kadhafi et le Leadership libyen développer des conceptions géopolitiques similaires à celles du PCN et son « Communautarisme européen ». Convergences ou influences ?
Fabrice BEAUR : Au niveau géopolitique, la vision centrale que la Jamahiriya libyenne développe à partir du milieu des années 90, c’est la même que celle de Jean THIRIART et du PCN. C’est-à-dire la Méditerranée non pas comme une frontière mais comme un trait d’union entre ses peuples. Une Méditerranée d’où sont expulsés les Américains. Et une symbiose entre le développement des unités européenne et africaine.
KADHAFI n’est pas « un homme seul », c’est tout d’abord un très grand lecteur, quelqu’un qui suit les idées et la marche du monde. Il était entouré d’une équipe d’intellectuels, qu’on appelait « la Main », et qui faisait pour lui des recherches et établissait des propositions. Et il est bien certain que les thèmes que nous avons développés ont été suivis et certains repris dans une forme adaptée à la réalité libyenne. Jean-Pierre VANDERSMISSEN : Lors du congrès de Sebah en mars 2007, sur la « Démocratie Directe dans le Monde », à l’occasion des 30 ans de la Jamahiriya libyenne, un symposium sera organisé. Luc MICHEL y prendra la parole sur précisément le thème de la « Démocratie Directe européenne ». Un débat aussi sera organisé à cette occasion entre des intellectuels britanniques de premier plan, des journalistes vedettes de la BBC et KADHAFI lui-même.
A l’issue de ce congrès, le 6 mars 2007, parmi tous les invités étrangers ce sera Luc MICHEL qui est choisi pour donner une longue interview à la radio LA VOIX DE L’AFRIQUE de Tripoli, qui est diffusée dans le monde entier, en Afrique en plusieurs langues, en Amérique latine via le réseau vénézuélien de Radio SUR.
C’est donc MICHEL qui y présente les grands axes de la Démocratie Directe libyenne, ceux de la Démocratie Directe en Europe et la Démocratie Directe dans le monde.
Le point d’orgue, ce sera évidemment les Comités ELAC et la Conférence d’avril 2011 de soutien à la Jamahiriya libyenne agressée que nous avons déjà évoquée.
Pour la première fois également, Luc MICHEL est chargé d’organiser le mouvement et la propagande cette fois sur deux continents, en Europe et en Afrique.
QUESTION – Karel Huybrechts : Le MCR a quasiment disparu en Libye après les événements de février 2011. Comment cela a-t-il pu se faire ?
Fabrice BEAUR : Votre question est fort intéressante parce qu’elle explique aussi en partie la crise libyenne. La disparition du MCR libyen dans la tourmente de février et mars 2011 est le résultat d’un long processus complexe. Ce processus ne concerne d’ailleurs pas seulement le MCR, mais bien entendu l’élite du régime libyen et la Libye elle-même dans leur ensemble. Ce qui se passe en 2011, c’est l’exploitation par les forces impérialistes, les USA, l’OTAN, la Francafrique, d’une crise au sein de l’élite libyenne, qui a pris naissance en 2003. Cette année-là, la Jamahiriya réussit par une offensive diplomatique, qui est liée à son émergence comme puissance unificatrice de l’Union Africaine, à sortir de l’embargo, par un processus complexe de relations diplomatiques et politiques. Et aussi par le payement de sommes gigantesques, notamment aux victimes d’attentats, dont il apparaît avec certitude que la Libye n’était nullement coupable. Le procès de Lockerbie est par exemple un procès truqué, qui repose sur des pièces dissimulées et des témoins achetés. Comme l’a développé par exemple le journal suisse LE TEMPS en 2009.
La sortie des années noires de l’embargo se fait en même temps dans un contexte international complexe dangereux. C’est la suite de l’exploitation des attentats du 11 septembre 2001 par les Néocons, le régime de Bush aux Etats-Unis, l’offensive contre l’Irak et l’Afghanistan. A l’époque, il apparaît clairement que la cible des Américains c’est le Nationalisme révolutionnaire arabe, c’est-à-dire l’Irak ba’athiste, la Libye et la Syrie ba’athiste. Luc MICHEL a écrit à l’époque un long article pour Al-Jezirah sur ce sujet, qui a été également publié sur le site du MCR libyen. Des facteurs pour expliquer ce qui va se passer : d’une part, la Libye qui a accumulé pendant les années d’embargo de gigantesques réserves monétaires (ne pouvant ni importer, ni investir). D’autre part, la conscience par la Libye qu’elle risque d’être attaquée après l’Irak. Le leadership libyen va prendre les devants et essayer de trouver une solution diplomatique. Une aile minoritaire de la Jamahiriya apparaît alors ouvertement comme pro-occidentale. Avec notamment un personnage clé comme Moussa KOUSSA, l’ancien chef des services secrets, qui se révélera en avril 2011, lorsqu’il fera défection, être un agent double des services occidentaux.
Cette faction pro-occidentale négocie avec les Etats-Unis le désarmement de la Libye. Erreur grave qu’elle payera cash huit ans plus tard ! Il arrive aussi une amélioration des relations avec l’Occident. Un facteur joue évidemment au milieu de tout cela, c’est qu’à l’époque les Etats-Unis qui sont en guerre avec leur créature qui leur a échappé, Al Qaïda, ont évidemment le même ennemi que la Libye. Puisque Bin Laden est l’un de ceux qui a tenté de façon permanente entre 1991 et 2005 de faire un coup d’état pro islamiste en Libye, avec l’aide et l’argent du MI6 Britanniques et de la CIA.
Fabrice BEAUR : Le processus non de rapprochement mais de coexistence pacifique, parce que c’est exactement ce que les Soviétiques ont essayé de faire pendant deux décennies, s’accompagne évidemment de l’émergence au sein également de cette faction pro-occidentale du système libyen d’une aile libérale. L’objectif est de liquider le Socialisme jamahiriyen, de privatiser l’économie, d’ouvrir la Libye aux capitaux et aux sociétés étrangères et d’insérer la Jamahiriya libyenne (dont il ne resterait pas grand-chose d’original) dans la globalisation mondiale contrôlée par les Américains.
Les années 2003-2010 vont être dominées par un grand affrontement au sein du système libyen. Les libéraux contre ceux qui entendent maintenir le Socialisme Jamahiriyen et l’indépendance du pays. Le principal organisateur de la résistance au libéralisme, c’est précisément le Dr Rachid BOUDABBOUS, l’idéologue numéro un de la Jamahiriya. Le MCR est évidemment au départ avec les socialistes, dans le même camp, et contre les libéraux. Mais progressivement, les lignes de fracture vont se compliquer en Libye, pour arriver à la situation en 2009-2010, où une partie des libéraux va se rapprocher des Socialistes parce qu’ils veulent néanmoins faire prévaloir l’indépendance de la Libye, où une autre aile libérale s’allie, elle, aux islamistes et où une partie du MCR va se convertir aux idées du libéralisme.
On est en février 2011, lors du VIe Forum du Mouvement Européen pour la Démocratie Directe, à Zawiah, où va intervenir un clash entre les deux factions. Cette situation est révélatrice de la situation en Libye. A la tribune s’opposent des cadres libéraux du MCR, appuyés par une un quarteron d’européens proches également des thèses de la globalisation – parmi ceux-ci une dirigeante bulgare d’une O.N.G. basée à Washington, ce qui dit tout – et face à eux le Leadership et la plupart des Fractions du MEDD-MCR menées par Luc MICHEL, et la fraction socialiste du MCR libyen. Je voudrais souligner que nous aurons eu le privilège, et je dois dire l’honneur, d’avoir été la dernière délégation internationale reçue en Libye avant les événements et d’y avoir organisé le dernier congrès du MCR qui ait été fait avant la guerre civile.
Fabrice BEAUR : Ce que vous devez comprendre pour que tout ceci soit intelligible, pour ceux qui ne sont pas familiers de la situation libyenne, c’est que le MCR n’est pas comme on l’a présenté depuis quelques mois dans les médias occidentaux une « milice armée » ou encore une « police politique », voir un « service secret ». C’est au contraire un des rouages essentiels de la Démocratie Directe libyenne chargée d’animer celle-ci, de provoquer les débats, etc. Des Congrès populaires de la base jusqu’au Congrès populaire général, qui est en fait le parlement libyen.
C’est évidemment la disparition de la Démocratie Directe libyenne qui explique à la disparition brutale et soudaine du MCR, à partir des événements sanglants de la mi-février à la mi-mars 2011.
Et il faut souligner que lors du Congrès de Zawiah, le grand débat central idéologique, entre Luc MICHEL et le Dr BOUDABBOUS, s’est clôturé précisément sur la « question du parti unique ». Le Dr BOUDABBOUS restant favorable à la vision libyenne, qui est sa disparition. Et Luc MICHEL expliquant que ce qui faisait le dysfonctionnement de la Démocratie Directe libyenne c’était justement l’absence d’une colonne vertébrale centrale, d’un Parti révolutionnaire.
Fabrice BEAUR : Nous ne sommes pas de ceux qui cachent la vérité et il faut dire que la disparition du MCR est due aussi au fait que la faction libérale à l’intérieur de celui-ci, lors des événements de Libye, a tenté d’en profiter pour s’imposer.
Parmi les premières manifestations qui ont lieu à Benghazi, il y avait notamment des cadres du MCR local de Benghazi, des libéraux. Ces gens n’ont pas évidemment compris qu’il s’étaient fait rouler dans la farine et que déjà les services secrets occidentaux, des membres des forces spéciales et bien entendu des djihadistes d’Al Qaïda qui avaient été amenés par ceux-ci, étaient déjà à l’action. Dès le deuxième jour, les manifestations pacifiques que ces libéraux du MCR, très minoritaires, espéraient récupérer, comme en Tunisie ou en Egypte, ont débouché immédiatement sur le bain de sang et le coup d’état insurrectionnel. Avec l’armement des manifestants et le pillage des casernes !
A partir du mois de mars, lorsque des mesures ont été prises pour réorganiser et faire face à la guerre au sein de la Jamahiriya libyenne, c’est un organisme d’Etat, l’Union Nationale de la Jeunesse Libyenne, qui a pris la place qu’aurait dû tenir le MCR. Et c’est avec elle que nous avons travaillée pour l’organisation de la Conférence d’avril 2011 et ensuite.
QUESTION – Karel Huybrechts : Une question se pose évidemment après vos explications. Le MCR ne disparaît pas dans la tourmente, mais bien au contraire semble en pleine expansion. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Fabrice BEAUR : C’est fort simple. C’est qu’au sein du Mouvement des Comités Révolutionnaire mondial, le MEDD-MCR, son Réseau paneuropéen unitaire, était à la fois une expérience-pilote et une exception. Nous étions organisés de façon unitaire, extrêmement centralisée avec un Leadership unique, une direction idéologique. Et par ailleurs, contrairement à la plupart des MCR en dehors de la Libye qui dépendaient financièrement et logistiquement de Tripoli, ce n’était pas notre cas. Ce qui faisait la différence, c’est l’identité entre le Leadership principal du MEDD-MCR et celui du PCN. Et c’est la logistique du PCN elle-même, notamment en matière de locaux de médias, etc., qui soutenaient celle du MEDD-MCR. Egalement, c’est notre cohésion, le fait qu’il n’y avait pas de faction libérale au sein du Réseau central du MEDD-MCR, les libéraux étant présents dans des factions locales minoritaires, isolées, et absolument pas organisées. Et la seconde chose, évidemment, c’est que nous suivions une ligne idéologique extrêmement cohérente, anti-impérialiste, anti-occidentale et socialiste. Ce qui a fait que le MEDD-MCR non seulement s’est maintenu, mais s’est développé dans la crise. C’est aussi notre modèle d’organisation continentale, que nous avons failli imposer en octobre 2009 à l’ensemble du MCR mondial, à la suite du Ier congrès mondial des Partisans du Livre Vert (ASIPAL), à Tripoli.
QUESTION – Karel Huybrechts : Justement, pourquoi ceci ne s’est pas fait ? Et pourquoi, il n’y a pas eu de suite à cette conférence mondiale pourtant bien partie pour mener à bien ses projets ?
Fabrice BEAUR : La réponse, nous l’avons déjà en fait fournie. C’est la crise interne du leadership libyen, les oppositions entre factions à l’intérieur de la Jamahiriya libyenne, qui expliquent justement l’échec de ce projet. La grande assemblée mondiale, c’était la contre-offensive des socialistes et l’ASIPALV a été arrêtée dans son élan par les manœuvres des libéraux. Parce que la logistique financière n’a pas suivi.
Il faut savoir en effet qu’entre 2003 et 2010, c’étaient les libéraux qui contrôlait le gouvernement. Le rapport de force en Libye étaient simple : les libéraux tentaient de libéraliser et la faction dirigeante socialise du MCR, qui contrôlait également idéologiquement le Congrès Populaire Général, qui sert de parlement à la Démocratie Directe libyenne, les bloquaient. Cela a été un bras de fer permanent pendant sept longues années.
Les tentatives de réformes libérales en Libye sont par ailleurs, selon les analyses de Luc MICHEL, l’explication de ce qui s’est passé en Libye, de ce coup d’état et de cette guerre civile organisée par l’OTAN. Entre 2003 et 2010, les occidentaux ont cru, et ils ont failli avoir raison, que les libéraux allaient réussir en Libye, qu’ils « allaient conquérir la Jamahiriya de l’intérieur » dit-il. Les projets des libéraux étaient de faire une espèce de « grandes Suisse », de liquider l’économie socialiste, d’ouvrir l’économie aux capitaux des sociétés étrangères, etc… Et ça aurait été évidemment la fin rapide du système Jamahiriyen, avec un Mouammar KADHAFI qui aurait été marginalisé. Le problème qui s’est posé aux libéraux, c’est que ces mesures, c’était évidemment la destruction de la Jamahiriya libyenne. Mais aussi la destruction de son fondement idéologique, le LIVRE VERT de Mouammar KADHAFI. Lorsque les choses ont été trop loin, à chaque fois, Mouammar KADHAFI a évidemment mis son veto et est intervenu en tant que Guide de la Révolution pour que la Jamahiriya soit maintenue. A la fin de 2010, les choses sont claires. « Ce sont les socialistes qui ont gagné », affirme Luc MICHEL. « Il y a une série de projets qui visent à maintenir sous propriété libyenne toutes les entreprises et les sociétés, les sociétés étrangères ne pouvant y avoir que des participations minoritaires. Le système politique jamahiriyen est en voie d’être réformé, non pas par une liquidation de la Démocratie Directe mais par son développement. Notamment la transformation des 35 Chabiah, les municipalités révolutionnaires, avec chacune leurs Congrès populaires municipaux, en 130 Chabiah. Par ailleurs, les libéraux du gouvernement, dont Moussa KOUSSA et Mustafa Abdeljalil, sont marginalisés ».
Luc MICHEL pense que c’est justement là, lorsque les choses deviennent claires, que les libéraux ont échoué définitivement à partir de l’été 2010, que les puissances impérialistes et en particulier la France, décident d’intervenir par la force. « De prendre la Jamahiriya de l’intérieur ».
Fabrice BEAUR : On sait que le coup d’état a été préparé à Benghazi dès octobre 2010. Sous prétexte d’envoi de missions économiques françaises, des contacts ont été établis entre les libéraux libyens, notamment Abdeljalil et feu le général Younes (qui sera exécuté par ses « amis » djihadistes en juillet 2011). Les évènements libyens vont se développer à l’occasion d’un prétexte qui est le soi-disant « printemps arabe », c’est-à-dire une nouvelle série de « révolutions de couleurs », cette fois dans le monde arabe, sur le modèle de ce qui s’est fait en Europe de l’Est entre 2000 et 2006. Mais la différence, c’est qu’en Libye les USA et la France sarkozyste ont choisi dès le début de transformer ça en un coup d’état sanglant. Ils ont fait simplement une erreur. C’est de penser que KADHAFI comme Ben Ali ou Moubarak allait partir au bout de quelques jours. C’est mal connaître le vieux lion libyen !
QUESTION – Karel Huybrechts : Vous venez de réorganiser le MEDD-MCR. Le combat continue donc ? Vous semblez décidés à maintenir ce secteur de votre action même si le MCR libyen sombre dans la tempête qui frappe la Libye…
Fabrice BEAUR : Effectivement, notre position depuis le début des événements libyens est celle de maintenir le MEDD-MCR en Europe et l’action des Comités Révolutionnaires au niveau mondial. Nous ne sommes pas des naïfs, nous ne sommes pas des illuminés, nous ne sommes pas des gens à courte vue.
Si vous lisez l’appel rédigé par Luc MICHEL pour la constitution des Comités ELAC, le 16 février 2011, il y évoque déjà le soutien à un mouvement de résistance. Et nous avons toujours su que le combat se déroulerait au final sur le sol libyen lui-même. Le contraire eut été impossible, lorsqu’on connaît les méthodes d’action et la stratégie de l’OTAN et des États-Unis de voir une autre finalité à la situation libyenne.
Nous avons également des ce moment-là annoncé la transformation, qui sera très rapide en quelques semaines, du coup d’état en guerre civile. La situation pour nous évidemment a changé de perspective avec la chute de Tripoli. Nous avons donc décidé à ce moment-là de procéder immédiatement, et non pas après la fin de la crise libyenne, quelle qu’elle soit, à la réorganisation du MEDD-MCR et à ce que nous appelons le maintien des Comités Révolutionnaires au niveau international.
Nous avons tenu une conférence régionale à Paris le 8 octobre et à Moscou le 12 octobre 2011, avec notamment la présence de certains camarades par le moyen de la vidéoconférence. Nous avons fait cela rapidement. Nous n’avions pas le temps de faire des congrès. Ce n’est pas le temps des subtilités idéologiques ! La réforme du MEDD-MCR est simple : c’est le renforcement de l’intégration transnationale, le soutien idéologique au Leadership actuel du MEDD-MCR et l’intégration dans le MEDD-MCR de cadres issus des nouvelles implantations régionales et nationales d’ELAC qui a une action dans des pays où le MEDD-MCR n’était pas implanté. Enfin, partout où cela sera possible, l’intégration dans le MEDD-MCR des MCR qui ne l’étaient pas avant la crise libyenne.
Fabrice BEAUR : Par ailleurs, nous avons décidé d’exclure du Mouvement et de rompre tout contact avec certains cadres, précisément les libéraux du MCR en Europe, un quarteron de lâches et de traitres qui a dans sa logique de liquidation, a refusé de soutenir la Jamahiriya à partir de la moitié de février 2011. En Hongrie, par exemple, une nouvelle Direction régionale a remplacé l’ancienne. Et cette fois-ci, le MCR hongrois est totalement intégré au MEDD-MCR. Il y a également de nouvelles implantations. Par ailleurs, nous avons décidé de maintenir l’idée et le Mouvement au niveau international. La disparition de la Centrale libyenne fait que le mouvement était en déshérence, que beaucoup de gens sont dans l’expectative ou la démobilisation hors d’Europe. Nous avons commencé par prendre contact avec des camarades africains, notamment ceux qui ont participé à la création des Comités ALAC, l’association africaine sœur d’ELAC. Et en particulier avec des cadres des Comités Révolutionnaires tchadiens. Ceux-ci vont lancer directement un Réseau parallèle à celui du MEDD-MCR, le MADD-MCR, le « Mouvement Africain pour la Démocratie Directe », qui sera organisé sur la même base que le MEDD-MCR et le même mode d’organisation.
Une cohérence idéologique et une étroite osmose entre nos organismes, notamment les instituts de recherche et les médias est prévue.
Nous avons créé une structure internationale qui va s’appeler le MIDD, le « Mouvement International pour la Démocratie Directe ». Vous noterez que depuis le milieu des Années 90 c’était le nom du mouvement déjà en France et en Belgique, et que nous avons déjà tous toutes les structures légales existantes, notamment la reconnaissance en tant que personne morale de Droit français au niveau international.
Le MIDD s’est choisi comme président Luc MICHEL, les Secrétaires-généraux du MEDD-MCR et MADD-MCR étant respectivement Fabrice BEAUR et Djimadoun LEY NGARDIGAL.
Le MIDD va lancer un appel et entreprendre des démarches de façon à ce que des Comités Révolutionnaires qui restent actifs, notamment en Amérique latine, en Afrique, et en Asie, rejoignent le mouvement.
Fabrice BEAUR : Ce que nous souhaitons, c’est préserver l’avenir ! C’est-à-dire qu’un mouvement tel que le MCR mondial ne soit pas perdu, que ses bases continuent à exister. Nous souhaitons également exercer ce qu’on pourrait appeler une « régence », c’est-à-dire qu’au cas où le sort des armes serait favorable à la Résistance libyenne et que le MCR réapparaisse en Libye, nous puissions à ce moment-là renouer avec lui en ramenant un Mouvement international préservé.
QUESTION – Karel Huybrechts : Vous insistez sur la nécessité de préserver les bases idéologiques et organisationnelles du MCR. Quels sont vos projets concrets ?
Fabrice BEAUR : Effectivement, nous pensons que la colonne vertébrale d’un mouvement, c’est son idéologie. Que sans idéologie, la politique révolutionnaire, au noble sens du terme, n’est pas possible. Certains ont parlé de « la fin de l’Histoire » ou de « la mort des idéologies ». Nous estimons qu’ils se sont lourdement trompés ! A commencer par le fait que eux-mêmes représentent une idéologie, c’est l’américanisme triomphant, c’est l’idéologie aussi bien de Bush que des Néocons …
On ne préserve pas une idéologie simplement avec du vent ou des paroles. Il faut des choses concrètes. Nous allons donc nous organiser de façon très concrète au cours de l’année 2012. Nous allons ouvrir à Bruxelles le siège central du Mouvement international, « LA MAISON VERTE », dans un grand bâtiment mis à disposition par le PCN : 500 m² au cœur de Bruxelles, qui est actuellement en cours d’aménagement. Il y aura notamment une librairie, « LA LIBRAIRIE VERTE ».
Parallèlement à cela va être organisée à Bruxelles, ville internationale, un « CENTRE INTERNATIONAL DU LIVRE VERT », avec notamment un Institut de recherche idéologique international. Qui existe déjà au niveau paneuropéen. C’est le « Centre Européen de Recherche et d’Etude sur la Démocratie Directe », le CEREDD. Et aussi une bibliothèque, où pourront être consultés, principalement par des chercheurs ou des militants, la plupart des classiques de la littérature sur la Démocratie Directe libyenne, en huit langues. Ceci étant possible simplement parce que nous réalisons là un projet qui existait à l’état latent depuis plusieurs années et pour lequel nous avions déjà constitué avec l’aide des frères libyens du Centre du Livre Vert de Tripoli et des Ambassades de Bruxelles et Paris un stock important de livres dans de nombreuses langues. Ceux qui espéraient voir la Démocratie Directe libyenne disparaître se sont trompés.
Fabrice BEAUR : Je voudrais à ce sujet vous donner une anecdote révélatrice. En mars 2011, l’hebdomadaire belge LE VIF-L’EXPRESS, l’édition belge de L’EXPRESS, a consacré sa couverture et un dossier aux « amis belges de KADHAFI ». On y a vu sur une dizaine de pages un cortège lamentable et honteux de défaitistes et de traîtres. Au premier plan desquels notamment un avocat viré islamophobe et un pseudo intellectuel africain et véritable escroc, qui ont bénéficié de nombreux subsides de la Libye et qui y crachent sur la main qui les avait nourris. Dans ce dossier, il n’y avait évidement aucune mention ni aucune trace du MEDD-MCR. Il aurait fallu parler évidemment des vrais amis de KADHAFI, qui n’avaient pas trahi et qui menaient le combat avec lui.
A ceux qui croient que nous allons disparaître, nous faisons une promesse : vous allez être cruellement déçus !
NOTE 1 Voir le « parcours libyen » de Luc MICHEL : Sa vie engagée s’est doublée d’un parcours en Afrique, une seconde vie parallèle et co-existant avec ses combats en Eurasie, avec la Jamahiriyah de Kadhafi et ses Comités Révolutionnaires (dont il a dirigé le Réseau paneuropéen à partir de 2003). ‘LA VOIX DE LA RUSSIE’ (RADIO MOSCOU) RÉSUMAIT CE PARCOURS LIBYEN EN 2014 : « Nous nous entretenons aujourd’hui sur ce vaste sujet avec Luc MICHEL, grand spécialiste de la géopolitique et notamment de la Libye (on lui doit notamment une GEOPOLITIQUE DE LA JAMAHIRYA LIBYENNE). Organisateur et homme d’action, il est aussi le créateur dans toute l’Europe dès la mi-février 2011 des Comités ELAC / Euro-Libyan Action Committees et en juin 2011 de leur pendant africain, les Comités ALAC / Afro-Libyan Action Committees (…). En avril 2011, il a organisé avec le Ministère libyen des affaires étrangères, la Libyan National Youth Organisation et ELAC la seule conférence internationale – euro-afro-arabe – de soutien à la Jamahirya « Hands off Libya », à Tripoli sous les bombes de l’OTAN. Il a aussi exercé des fonctions dirigeantes pour la Jamahiriya. A partir de 2004, il dirige le Réseau pan-européen du Mouvement mondial des Comités Révolutionnaires libyens (le MCR, colonne vertébrale de la Jamahiriya), le MEDD-MCR (Mouvement Européen pour la Démocratie Directe, la seule organisation du MCR restée active après 2011, et dont le secrétaire-général est Fabrice Beaur) (4). En avril 2011, il est nommé par Tripoli président de la « Commission internationale du forum des Associations contre la guerre en Libye » et est chargé de la coordination du combat pour la Jamahiriya en Europe et en Afrique (5). Il est aussi l’éditeur du ELAC & ALAC Website. Luc MICHEL est donc à la fois un analyste de la Libye mais aussi un grand témoin de l’agression contre la Jamahirya, qu’il a vécue de l’intérieur, et un acteur de sa défense. »
NOTE 2 DEUX ÉTUDES GÉOPOLITIQUES EXISTENT :
1- « LA LIBYE DANS LES CONCEPTS GÉOPOLITIQUES DU PCN »/ « ZNACZENIE LIBII W GEOPOLITYCZNYCH KONCEPCJACH NACJONAL-EUROPEJSKIEJ PARTII KOMUNITARNEJ (PCN) » Le« 3e Congrès des Géopoliticiens polonais » – III Zjazd Geopolityków Polskich –, organisé à Wroclaw (Pologne, 21 et 22 octobre 2010), a été l’occasion d’une brillante intervention de Kornel SAWINSKI intitulée « Znaczenie Libii w geopolitycznych koncepcjach Nacjonal-Europejskiej Partii Komunitarnej (PCN) », « La Libye dans les concepts géopolitiques du PCN ». Géopolitologue, sociologue, analyste à l’ « Europejskiego Centrum Analiz Geopolitycznych », Sawinski est Doctorant à l’Uniwersytetu Śląskiego – Université de Silésie –, il préparaite thèse sur « Les idées géopolitiques de Jean Thiriart ». Le géopoliticien et chercheur polonais développe longuement dans « La Libye dans les concepts géopolitiques du PCN » l’action générale transnationale du PCN et la mienne depuis plus de 25 ans, amplifiée et continuée dans celle du MEDD-MCR (le réseau pan-européen du MCR libyen, resté organisé en Europe). Ainsi que ses fondements dans l’action du leader et théoricien paneuropéen Jean THIRIART dans les années 60. Il expose le rôle important et influent joué par l’Organisation transnationale du PCN en tant qu’Ecole de pensée et « think tank » (comme l’entend la politique anglo-saxonne). Enfin, il en arrive au cœur de son exposé : les liens tissés avec la Jamahiriya libyenne, la proximité des thèses géopolitiques de Moammar KADHAFI, des miennes (je devenais en 2004 Coordinateur-général du MCR en Europe) et du PCN sur la Grande-Europe eurasiatique, la nécessaire émergence d’un monde multipolaire, la Méditerranée conçue comme un lieu de civilisation commune, ou encore le rôle de Pont de la Libye entres les Unions européenne et africaine. SAWINSKI évoque enfin le thème de la Démocratie Directe (dans ses versions libyenne et européenne), le rôle qu’il joue dans ma pensée et celle du MEDD-MCR en tant qu’alternative fondamentale au Parlementarisme bourgeois. * La version polonaise de cette conférence – avec des résumés français et anglais -a fait l’objet d’un numéro de LIBYA NEWS & FACTS (n° 2054, 17 nov. 2010), le Bulletin du CEREDD : Disponible en Pdf sur : http://ceredd.free.fr/accueil.htm
2- « ELAC, UNE ORGANISATION EN RESEAU CENTRALISEE » / « ELAC (EURO-LIBYAN ACTION COMMITTEES – KOMITETY AKCJI EUROPEJSKO-LIBIJSKIEJ) JAKO ORGANIZACJA O CHARAKTERZE SIECIOWYM » Cette analyse est une tentative d’analyser le phénomène d’une organisation en réseau, dont la mise en place était directement liée à la situation politique en Libye en 2011. Les manifestations qui avaient eu lieu en Libye ont été le fruit d’un succès (renversement de la loi et émeutes en Tunisie et en Égypte). Les émeutes ont été inspirées et contrôlées de manière significative et peut-être même décisive de l’extérieur, grâce à l’utilisation d’une technologie de réseaux, qui fait partie des armes de « soft power ». Les partisans du système libyen, les gens qui sympathisent avec la démocratie directe, à la manière de la Jamahiriya libyenne, utilisent également cette arme tout en menant des guerres d’information pour défendre leurs axiomes. Une manifestation de ceci est sans aucun doute le réseau ELAC, créé de manière significative sur la base du MEDD-MCR (Mouvement pour la démocratie directe européenne – Mouvement des Comités Révolutionnaires – Mouvement des Comités Révolutionnaires) à l’initiative de Luc MICHEL L’analyse de l’activité d’ELAC net nécessite de prendre en considération quelques faits qui la distinguent des activités des organisations gouvernementales et non gouvernementales officielles qui disposent de beaucoup plus de soutien financier, politique et de renseignement. – d’une part, c’est une organisation décentralisée, d’autre part, elle est basée sur une structure strictement centralisée du Parti PCN. Pour garder la chronologie du récit et aussi pour comprendre l’essence du phénomène ELAC il a fallu effectuer une analyse de l’activité du parti politique PCN et du mouvement socio-politique MEDD-MCR dans le contexte de leur plus important entreprises nettes. * Original en Pdf en polonais : Wydawca Akademia Marynarki Wojennej (Polish Naval Academy), Gdynia, Poland Sur http://yadda.icm.edu.pl/yadda/element/bwmeta1.element.cejsh-3329b808-e832-4dc0-868c-10d27ec8f59a/c/Kornel_Sawinski.pdf * Cfr. Kornel SAWINSKI : ELAC (EURO-LIBYAN ACTION COMMITTEES), UNE ORGANISATION EN RESEAU CENTRALISEE Partie 1 sur http://www.elac-committees.org/2013/03/11/ceredd-kornel-sawinski-elac-euro-libyan-action-committees-une-organisation-en-reseau-centralisee-partie-1 et Partie 2 sur http://www.elac-committees.org/2013/03/11/ceredd-kornel-sawinski-elac-euro-libyan-action-committees-une-organisation-en-reseau-centralisee-partie-2
NOTE 3 LUC MICHEL A CO-ORGANISÉ LES DEUX DERNIÈRES ACTIVITÉS POLITIQUES QUI ONT EU LIEU EN LIBYE AVANT L’AGRESSION OCCIDENTALE : * juste avant les événements , dans les premiers jours de février 2011, le « 6e Forum européen du MEDD-RCM », le réseau pan-européen du Mouvement des Comités Révolutionnaires libyens qu’il dirigeait depuis sa création en 2003. * Et la « Réunion Internationale de soutien à la Libye en avril 2011 – Hands off Libya ». Il en existe deux « pages spéciales événement » sur Facebook avec des centaines de photos et vidéo. On peut notamment y voir une vidéo en arabe où le Ministre Kaled Kahim nomme Luc MICHEL (et ce seront ses dernières fonctions en Libye Jamahiriyenne) « président du Forum international des associations soutenant la Libye ». * Voir https://www.facebook.com/ELAC.April.2011.Tripoli.Conference et https://www.facebook.com/MEDD.RCM.6th.Forum
# ЕВРАЗИЙСКИЙ СОВЕТ ЗА ДЕМОКРАТИЮ И ВЫБОРЫ (ЕСДВ)/ EURASIAN OBSERVATORY FOR DEMOCRACY & ELECTIONS (EODE): http://www.eode.org/ https://www.facebook.com/groups/EODE.Eurasia.Africa/
Publié dansNon classé|Commentaires fermés sur # EODE PRESS OFFICE/ REVUE DE PRESSE – PRESS REVIEW – ГАЗЕТА/ LUC MICHEL: REGARDS SUR LE MEDD-MCR – 2011 (PARTIE II)
PARTIE I : LE COMBAT DES COMITES ELAC POUR LA JAMAHIRIYA LIBYENNE (Fabrice Beaur interviewé par Karel Huybrects)
* QUESTION – Karel Huybrechts : Commençons par l’actualité brûlante. Malgré la censure quasi-totale des médias de l’OTAN, les comités ELAC apparaissent incontestablement comme le plus grand succès de notre Organisation transnationale. Comment tout cela a-t-il démarré ?
Fabrice BEAUR : Les choses ont démarré si l’on peut dire «à froid », quelques jours avant les événements de Libye. C’est-à-dire le coup d’état organisé par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, avec l’aide à la fois d’islamistes libyens, mais aussi de l’opposition libérale et pro-occidentale exilée en France, en Angleterre et aux Etats-Unis, avec certains libéraux libyens de l’intérieur, contre la Jamahiriya libyenne.
Les 5, 6 et 7 février 2011 s’était tenu à ZAWIAH en Libye, près de Tripoli, la VIe Convention européenne du MEDD-MCR. Au sein de cette convention s’est déroulé en fait une confrontation inattendue, un choc direct entre une fraction libérale, qui était installée cette fois-ci au sein même du Mouvement des Comités Révolutionnaires libyen, le MCR, et une fraction révolutionnaire et socialiste qui comprenait le Leadership européen du MEDD-MCR, la plupart de ses fractions organisées en Europe, mais aussi un nombre conséquent de Libyens décidés à protéger la Révolution de Mouammar Kadhafi.
La VIe Convention ne ressemblait absolument pas à celles précédemment tenues en Libye ou en Europe, où régnait un consensus, un accord général et des débats feutrés. Cette convention, et les vidéos qui y ont été faites le prouvent, ressemblait en beaucoup de points au Congrès de Londres en 1903, où s’opposèrent pour la première fois les Mencheviks et les Bolcheviks au sein du Parti social-démocrate russe. Le but de ces libéraux était purement et simplement la liquidation du MEDD-MCR et celle qui aurait suivi du Mouvement international des Comités Révolutionnaires. Un projet ubuesque y fut présenté par des hommes de paille des libéraux libyens, c’est-à-dire quelques Européens n’appartenant pas aux fractions constituées du MEDD-MCR. Ils y ont tenté d’imposer un projet qui était de transformer le MEDD-MCR de mouvement révolutionnaire en une espèce d’association culturelle ne faisant plus politique. Au sein de ce VIe congrès, ces libéraux qui se sont révélés ensuite des traîtres, ont été immédiatement contrés par Luc MICHEL, qui n’a quasiment pas quitté la tribune pendant ces trois jours, où il a imposé résolutions et contre-attaques, aidé par une grande partie des Libyens présents qui se sont rendus compte de ce que représentait ce congrès pour la liquidation du Socialisme en Libye. Cette aide manifestée de façon concrète, notamment par des interviews télévisées et le point de vue des radicaux du MEDD-MCR exposé par Luc MICHEL, mais aussi d’autres délégués, dans le journal des Comités Révolutionnaires libyens « LA MARCHE VERTE ».
Dès le premier jour du congrès, Luc MICHEL était monté à la tribune pour annoncer les événements qui allaient ensanglanter la Libye. Suivant depuis plusieurs mois la marche de ce qu’on a appelé les soi-disant « révolutions arabes », en fait la série de coups d’état américains organisés par l’administration Obama avec l’aide des Britanniques et des Sarkozystes français, il a tout de suite compris l’évènement. Pour avoir surtout suivi et combattu depuis une dizaine d’années en Europe même ce qu’on a appelé les « révolutions de couleur », Luc MICHEL avait tout de suite discerné l’opération politique en cours et ses visées géopolitiques. Le 6 février 2011, sur la Place Verte de Tripoli, devant la caserne d’où étaient partis les révolutionnaires le 1er septembre 1969, haut lieu symbolique évidemment soigneusement choisi, il annonçait la future agression contre la Libye et la Syrie dans un entretien en vidéo réalisé pour PCN-TV, le média communautaire du PCN.
Fabrice BEAUR : Une vidéo qui a fait le « buzz » sur le net, puisqu’on en est actuellement à sa diffusion sur plus de 150 sites spécialisés et à plus de 150.000 visions.
Déjà en Libye, la décision de Luc MICHEL était prise de créer une Organisation de résistance en Europe même, paneuropéenne, organisée, radicale, de façon à aider à la défense de la Jamahiriya libyenne agressée. C’était exactement d’ailleurs le projet qu’il avait défendu à la tribune de la VIe Convention du MEDD-MCR. Dans l’avion qui le conduisait en retour à Bruxelles, le 10 février, il dressait en quelques notes les axes d’organisation de ce qui allait devenir les Comités ELAC, les « Euro-Libyan Action Committees ». Y compris le nom et le sigle.
Lorsque le 16 février, le coup d’état occidental en Libye est en route, nous sommes prêts dans toute la Grande-Europe, tout est organisé, l’Appel constitutif des Comités ELAC a déjà été écrit et traduit en 4 langues, et des secrétariats commencent à travailler à Bruxelles, à Paris mais aussi en Russie, en Turquie, en Moldavie et au Québec.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Lorsque l’on compare l’aventure des Comités ELAC et de son Réseau de Résistance jamahiriyen à des combats similaires menés dans le passé, une maîtrise incontestable apparaît cette fois. Je pense particulièrement au soutien à la Yougoslavie et au Président Milosevic en 1998-2004. Ou encore au combat pour la Résistance ba’athiste des « Comités Irak de Base » depuis 2003…
Effectivement, nous avons une grande expérience des actions internationales ou plutôt transnationales, de soutien aux pays agressés par l’Occident, les USA et l’OTAN. Nous sommes intervenus dès 1996 en Yougoslavie pour défendre la troisième Yougoslavie socialiste du président Milosevic. Nous sommes ensuite, après la première des « révolutions de couleur », le premier des coups d’état réalisés avec succès par l’Occident à Belgrade, intervenu massivement et de la façon la plus active dans la défense du président Milosevic devant le pseudo TPIY, le Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie. De la fin 2002, et surtout après 2003 et la chute de Bagdad, nous avons lancé les « COMITES IRAK DE BASE » en vue de soutenir la Résistance nationale ba’athiste irakienne.
En 2004, le grand quotidien bruxellois LA LIBRE BELGIQUE devait écrire que « les Comités Irak de base étaient l’organisation la plus visible en Europe de soutien à la Résistance irakienne ». Et nos adversaires sionistes ne s’y sont pas trompés, puisque dès 2003 une vaste campagne était lancée sur Internet contre Luc MICHEL lui-même et les COMITES IRAK par l’officine israélienne MEMRI, dépendant de Tsahal.
Dans ces combats, nous avons effectivement rencontré des problèmes, non pas uniquement évidemment avec l’adversaire, l’OTAN et le système en Europe, mais à l’intérieur même des mouvances qui participaient à nos combats. Des opérations de sabotage ont été menées, en particulier dans les rangs de la défense du Président Milosevic. Des campagnes de calomnie organisées par des sionistes infiltrés aux USA et aux Pays-Bas contre Me Jacques VERGES, le célèbre avocat français, et Luc MICHEL. Des agents provocateurs occidentaux et sionistes se sont, en effet, à plusieurs reprises introduit dans nos rangs, en particulier dans la partie de cette mouvance que nous n’organisions pas directement. A la fin, le « Comité International de Soutien au Président Milosevic » (ICDSM) n’était plus actif qu’en France, en Belgique et en Serbie.
Il est à noter que seule la fraction francophone du Comité, par son travail, a accédé aux grands médias. En Suisse et en France notamment. Le point d’orgue a été le débat télévisé sur la chaîne française « LCP-Public Sénat » (Paris), opposant les porte-paroles officiels du TPIY à Me VERGES et Luc MICHEL. Gagné largement aux points par les deux défenseurs de MILOSEVIC, ce débat sera le premier et le dernier !
Tout cela a fait perdre du temps, des bonnes volontés. Et c’est le but de ces agents provocateurs.
Avec les Comités ELAC, les choses ont été au début différentes. En effet ELAC a surgi directement constituée et pendant les premières semaines de combat nous n’avons pas subi les coups des parasites de toutes les luttes révolutionnaires, c’est-à-dire de ceux qui sont là pour détourner des militants, faire de l’argent sous prétexte de « journalisme indépendant ». Sans parler des saboteurs qui sont là pour détourner un combat. Ceux-ci arriveront malheureusement ensuite mais leur sale travail aura une portée beaucoup plus limitée.
Pour compléter ce que j’avance, je précise qu’il s’agit évidemment des gauchistes.
Fin avril, après – et nous y reviendrons – la grande Conférence internationale que les Comités ELAC ont co-organisée à Tripoli avec le Ministère des Affaires étrangères libyen et l’Union nationale de la jeunesse libyenne, nous avons commencé à voir arriver ces spécialistes de la récupération politique, ces parasites du combat révolutionnaire. Ils ont commencé à diffuser leurs fausses thèses. Ils ont commencé à se rallier de façon suspecte à la Jamahiriya libyenne, qu’ils avaient au préalable traînée dans la boue. Tout cela finira dans un psychodrame ridicule à l’hôtel Rixos à Tripoli, au Centre de presse international, lors des combats qui ont entraîné la prise de Tripoli par les forces occidentales et leurs serviteurs islamistes.
Il faut noter que lors de la Conférence internationale de Minsk, au Belarus, le 5 mai 2011, sur le « Belarus comme modèle alternatif à la globalisation », déjà, Luc MICHEL, qui y représentait le PCN, s’était affronté à des gauchistes belges présents, justement sur la question du soutien à la Jamahiriya libyenne et le parallèle que nous faisions – nous y reviendrons aussi – entre la Guerre civile espagnole et la défense de la République libyenne, la Jamahiriya, cette « république des masses ».
* insistent sur le niveau transnational de leur Organisation et de leur combat. Qu’en est-il exactement ?
Fabrice BEAUR : La première caractéristique des Comités ELAC, mais aussi celle de toutes nos entreprises, c’est d’être organisés au niveau transnational. Nous avons définitivement cessé de reconnaître ou de considérer les frontières des petits états actuels, ou même les continents. ELAC, c’est une organisation transnationale intégrée, avec un Leadership unique pour toute la Grande-Europe, avec des organismes et des organes de presse communs à tous. ELAC, et c’est sa seconde caractéristique, c’est évidemment une organisation intégrée, c’est un combat organisé.
Nous insistons sur ce point parce que la mouvance de soutien à Mouammar Kadhafi en Europe est très vaste. Elle comptait un quart de millions d’Européens en avril 2011. Nous devons être aujourd’hui un demi-million. Mais une grande partie de cette mouvance existe de façon anarchique, spontanéiste (avec le sens critique que Lénine donnait à ce terme), non coordonnée, non efficace.
ELAC est aujourd’hui en activité dans 17 pays européens y compris la Russie, la Turquie et le Québec (que nous considérons faire partie de la Grande-Europe). Au travers des comités ELAC, c’est bien entendu le PCN qui a montré sa capacité à diriger directement politiquement et idéologiquement une vaste mouvance dans toute l’Europe. Un Leadership qui n’a jamais été contesté.
Vous noterez que lors de la grande Conférence internationale de soutien à la Jamahiriya libyenne organisée à Tripoli fin avril, Luc MICHEL qui en était le principal organisateur, était présent là-bas non seulement pour son rôle fondateur des Comités ELAC, mais bien en tant que président du PCN.
* QUESTION – Karel Huybrechts : La conférence internationale co-organisée par la « National Organization of Libyan Youth » et les Comités ELAC a été le point d’orgue de votre action. Comment les choses se sont-elles déroulées ?
Fabrice BEAUR : En Libye, après deux ou trois semaines de flottement, le leadership libyen a réorganisé les choses. Le MCR libyen a très vite été mis de côté, pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons plus loin dans cet entretien. C’est alors l’Union nationale de la jeunesse libyenne – organisme d’État dont le secrétaire-général est protocolairement au sein des institutions de la Démocratie Directe libyenne le numéro trois de facto -, a si l’on peut dire remplacé dans beaucoup de choses le MCR. Très vite des organisations non-gouvernementales libyennes ont été crées et un appel a été lancé à une conférence internationale de soutien en Libye.
Et immédiatement, les Libyens ont pris contact avec les Comités ELAC, qui ont organisé l’ensemble des délégations européennes. Nous avons amené du monde bien entendu, mobilisé les Réseaux du PCN. Nous avons obtenu le soutien notamment de Andrej LEPPER, ancien vice-premier ministre de Pologne et de son parti Samobroona, de camarades polonais, russes et ukrainiens qui sont venus renforcer les différentes fractions d’ELAC existant notamment en France, en Wallonie et à Bruxelles, en Moldavie, en Pologne, dans les Balkans, en Hongrie, en Russie ou en Turquie.
Les débuts ont été très difficiles parce que les liaisons étaient très mauvaises avec la Libye. Notamment de fréquentes interruptions d’Internet et du téléphone, dues non seulement à des coupures libyennes par raisons de sécurité, mais aussi à l’utilisation par l’OTAN de bombes spéciales au graphite. Ce sont des bombes qui empêchent les communications autour d’une zone bombardée. Ce fut aussi très difficile parce que le voyage devait se faire via la Tunisie. Les Tunisiens à l’époque tolérant une activité discrète. Difficile encore, parce que se posaient de multiples problèmes de transferts de fonds, d’achats des billets d’avion, les comptes libyens étant tous saisis, les Ambassades libyennes hors de service, attaquées ou occupées par les nervis du CNT et les barbouzes occidentaux.
C’est Luc MICHEL qui, avec son équipe de la Centrale de Bruxelles, a résolu tous les problèmes en quelques jours de travail intense. Il est arrivé en Libye avec sa garde rapprochée, via Djerba en Tunisie, avant la conférence, et a achevé sur place de régler les derniers problèmes. C’est notamment lui qui a directement négocié avec le Ministère de l’Intérieur tunisien les visas d’entrée des délégués africains.
Les 16, 17 et 18 avril 2011, s’est donc tenue cette grande Conférence internationale, dont les trois figures de proue ont été le très médiatique Dr Moussa IBRAHIM, porte-parole du Leadership libyen, Dr Khaled KAIM, vice-ministre libyen des Affaires étrangères, et Luc MICHEL lui-même. Cette conférence s’est déroulée dans une ambiance fiévreuse, sous les bombes de l’OTAN.
L’arrivée de Luc MICHEL, le 15 avril, ayant été saluée à Tripoli par la plus grande vague de bombardements de l’OTAN ayant jamais été faite à ce moment-là. Ont notamment été visée les environs de l’hôtel BAB EL BAR, où se tenait la conférence, l’OTAN ayant été officiellement avertie de celle-ci,. La nuit on entendait les chocs assourdissant des bombes, le vol des avions de l’OTAN et les tirs de la DCA libyenne dont les traces lumineuses donnaient à la capitale libyenne un air de Bagdad en 2003.
Nous avons pris en main avec le Secrétariat transnational du PCN les choses, aidant les camarades libyens souvent inexpérimentés. Et la conférence s’est extrêmement bien déroulée. Une page spéciale « événement » sur Facebook a été ouverte à ce sujet, où vous pouvez trouver de nombreuses photos, vidéos et textes.
A l’issue de la conférence, Luc MICHEL a été désigné par le Secrétaire-général de la Jeunesse libyenne comme président de la « Commission internationale du groupe de contacts des associations de soutien à la Libye ». Le nom évidemment choisi n’est pas neutre, il vise à faire un parallèle avec le « groupe de contact des pays de l’OTAN » qui soutiennent le pseudo « Conseil National de Transition ». La mission dont était chargé Luc MICHEL était la coordination des activités de soutien et de propagande à la Jamahiriya, non seulement en Europe mais aussi en Afrique. Ce dont il s’est occupé immédiatement. L’Afrique avait été le parent pauvre de la Conférence. Des délégués avaient fait des milliers de kilomètres pour être présents, mais n’ont pas pris un rôle de premier plan dans cette conférence. Simplement parce que en Afrique il n’y avait pas encore eu à ce moment-là les Comités ELAC et que le soutien à la résistance libyenne était alors encore mal organisé, embryonnaire, débutant.
Je dois dire que pour les cadres des Comités ELAC, du MEDD-MCR ou du PCN qui ont assisté à cette Conférence, ces jours furent un grande fierté pour nous tous. La place qui était accordée au PCN, le rôle de premier plan joué par notre président Luc MICHEL, la façon dont il a été reçu et considéré par les autorités libyennes, tout cela évidemment a été une immense récompense pour nos années de combat et de difficultés.
Je dois aussi souligner que Luc MICHEL a été le seul Européen et même le seul non Libyen auquel a été confié une fonction après le 15 février et les événements. Ceci pour répondre aux rumeurs sur le net entretenues par un pseudo « journaliste », imposteur bien connu, qui laisse entendre qu’il aurait « pris des fonctions au sein de la Jamahiriya » (sic)…
* QUESTION – Karel Huybrechts : Et comment c’est fait cette désignation ?
De façon fort simple. Lors de son discours de clôture, le Secrétaire-Général de l’Union de la Jeunesse libyenne a annoncé sa nomination, sous un tonnerre d’applaudissements. Et a demandé aux délégués africains présents de se placer aussi sous sa direction. Il y a une vidéo complète de la cérémonie de clôture de cette conférence, où on peut voir le Secrétaire-Général de la Jeunesse libyenne désigner en arabe Luc MICHEL à ses fonctions devant une salle enthousiaste, devant l’ensemble des médias libyens et quelques médias internationaux, qui s’abstiendront ensuite de relater l’événement.
La poignée de main qui est donnée par le Ministre KAIM à Luc MICHEL à la tribune même symbolisait la confiance mise par les autorités libyennes en celui qui apparaissait dès lors comme leur principal défenseur.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Venons-en à un sujet qui a fait beaucoup fantasmer certains médias. Luc MICHEL a vraiment proposé l’envoi d’une « Brigade européenne » de volontaires pour combattre en Libye aux côtés des forces de Kadhafi ?
Fabrice BEAUR : La proposition faite par Luc MICHEL de constituer une « BRIGADE EUROPEENNE » de volontaires, destinée à combattre aux côtés des partisans de Mouammar Kadhafi en Libye a été faite dès le début des événements, dans son interview très controversée au média français STREET PRESS, le 21 février 2011. Le « buzz » s’est très vite fait là-dessus sur le net.
Lorsque nous sommes arrivés à Tripoli nous avons constaté évidemment qu’il ne plaisantait pas. Il est arrivé avec un dossier complet, examinant notamment tous les aspects juridiques de l’affaire et notamment le statut des combattants européens en Libye, organisés sous leurs propres drapeaux et encadrement, dans le cadre de la guerre civile.
Dès les premiers jours, le point de vue Luc MICHEL était que l’affaire libyenne passerait du coup d’état à une véritable guerre civile appuyée par l’OTAN. Les événements malheureusement lui ont donné raison.
Nous avons assisté à une discussion entre lui et des officiels libyens à ce sujet. Sa proposition est devenue publique lorsque à l’occasion d’une table ronde lors de la Conférence internationale des 16-18 avril à Tripoli, devant les caméras de la Télévision libyenne, il a annoncé que de nombreux Européens étaient prêts à prendre les armes pour défendre la Jamahiriya libyenne. Ceci dans une atmosphère d’émotion intense et sous les applaudissements nourris de très nombreux Libyens et Libyennes.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Je suppose qu’il s’agissait d’une réactualisation du projet de Jean THIRIART en 1968 de créer des « Brigades européennes » destinées à combattre avec la Résistance palestinienne sur le front d’Israël ?
Fabrice BEAUR : Bien entendu, il s’agissait de cela ! En 1968 le projet a aussi avorté. Vous savez que THIRIART a effectué une grande tournée politique au Proche-Orient à l’automne 1968, qu’il a été reçu notamment par l’ « Union Socialiste Arabe » égyptienne, le parti de Nasser. Qu’il a été reçu également par le jeune Saddam Hussein, qui venait de prendre le pouvoir avec le Ba’ath irakien à Bagdad, et qui était alors le vice-président. Il a été également reçu en Syrie et au Liban. A l’époque cela n’a rien donné parce que les Soviétiques ont mis leur veto à ses propositions.
Il s’agissait bien entendu pour Luc MICHEL d’une opération du même type. C’est-à-dire pas seulement d’aller manifester de façon concrète les armes à la main notre soutien à la Jamahiriya libyenne, mais bien entendu de constituer un Outil politico-militaire destiné ensuite à combattre sur d’autres théâtres d’intervention et un jour bien entendu en Europe même.
Les Libyens ont été très surpris de cette proposition. Ceci d’autant plus qu’il ne s’agissait pas d’un simple projet. En effet, après son interview pour STREET PRESS, nous avons été contactés par de nombreux Européens qui étaient prêts à s’engager. Particulièrement, il y avait dans les pays de la CEI, en particulier au Belarus, en Russie et en Serbie, de nombreux spécialistes militaires, notamment des sous-officiers et officiers, qui étaient désireux de venir en Libye régler des comptes non soldés avec l’OTAN.
L’idée de Luc Michel était d’engager avec cette Brigade la défense de Tripoli. Comme vous savez Luc Michel à une vision transhistorique de l’Histoire, c’est-à-dire que pour lui, l’Histoire d’hier éclaire et conditionne les combats d’aujourd’hui. Evidemment il dressait un parallèle entre la défense de Madrid par les Brigades internationales en 1936 et celle de Tripoli. Son analyse était, et là aussi hélas il a eu raison, qu’arriverait un jour la bataille de Tripoli entre non seulement les Libyens et les forces islamo-monarchistes du CNT, mais aussi avec les forces de l’OTAN. Il pensait que comme en 1936 une force idéologiquement motivée, déterminée, encadrée par des spécialistes ferait la différence.
La réaction des Libyens n’a pas été une réaction positive pour la raison très simple qu’ils craignaient à la fois une internationalisation du conflit, mais aussi parce qu’ils pensaient qu’une solution négociée serait possible. Pour comprendre la mentalité libyenne, il faut savoir qu’elle a été façonnée par trois décennies de Démocratie Directe, c’est-à-dire par la pratique des assemblées, des discussions sur pratiquement tous les problèmes importants. Le Leadership libyen était alors persuadé qu’à un moment donné les gens se mettraient autour de la table, avec la fraction libérale du CNT qu’ils voyaient s’opposer au Jihadistes d’Al Qaïda, mais aussi avec certains pays de l’OTAN. Kadhafi a été le plus pro-européen des dirigeants arabes, il a soutenu l’Euro notamment lors de la grande crise de 2008. Et beaucoup de Libyens restaient persuadés que la tentative de coup d’état puis l’agression était toujours un « malentendu ». Ils avaient tort évidemment !
La peur de l’internationalisation était évidemment très réelle chez les Libyens. L’engagement d’une Brigade européenne face et contre l’OTAN, et pas seulement évidemment contre les islamo-monarchistes, aurait conduit à cela, à une rupture définitive totale avec le monde occidental.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Il semble que la Guerre civile espagnole de 1936-39 ait été un grand thème d’inspiration pour les Comités ELAC ?
On a effectivement beaucoup parlé de la Guerre civile espagnole de 1936-39 dans la propagande des Comités ELAC, et ceci dès le premier jour. Le parallèle pour nous a été immédiatement évident, aussi bien à Bruxelles que chez nos camarades polonais ou hongrois. C’est vrai que la ressemblance est frappante entre un coup d’état organisé par une fraction fascisto-monarchiste espagnole et les islamo-monarchistes de Benghazi – car ces islamo-monarchistes sont une version islamiste du fascisme. Entre le soutien des puissances étrangères fascistes en 1936, l’Italie fasciste et le Troisième Reich nazi, et de nos jours l’OTAN et les USA.
Entre l’engagement en 1936 des aviations fascistes et de la fameuse « Légion Condor » nazie, celle qui a commis le crime de guerre de Guernica, et (toute la campagne de l’affaire libyenne le démontre) l’engagement total de l’aviation de l’OTAN en appui des rebelles libyens. Entre en 1936 l’envoi de troupes spécialisées, volontaires fascistes et aussi les unités de blindés et d’artillerie au sol de la Légion Condor, et de l’autre côté les Brigades internationales et les milices populaires, et en Libye le soulèvement d’un peuple avec l’appui de nombreux volontaires étrangers venus de toute l’Afrique et de plusieurs pays arabes.
Les soi-disant « mercenaires » tant dénoncés par l’OTAN sont une légende. Il n’y a jamais eu de mercenaires en Libye. Mais, outre les nombreux Libyens à la peau noire qui ont permis cette intolérable confusion, il y a évidemment des Africains et des Arabes qui sont venus se battre pour défendre la Jamahiriya libyenne, le cœur de l’Union africaine, le fleuron du panafricanisme moderne en ce XXIe siècle.
Le thème de la Guerre civile espagnole à très vite été repris de la propagande des Comités ELAC par la propagande de Tripoli elle-même. Celle-ci les premier temps a été assez maladroite, elle visait en effet essentiellement à un discours à usage interne libyen et était incompréhensible à l’étranger. Très vite, et particulièrement lorsque notre frère Moussa IBRAHIM est devenu le porte-parole du Leadership libyen, le ton a changé et on a commencé ainsi à parler à Tripoli du « fascisme de l’OTAN », des « groupuscules nazis islamo-monarchistes » de Benghazi.
Et cela a eu un résultat immédiat, et les Comités ELAC sont particulièrement fiers de ce résultat, c’est que l’utilisation abusive de l’antifascisme par la propagande des médias de l’OTAN a été tout de suite impossible. C’était l’intention de BHL, le cynique et triste Bernard-Henri Lévy, de donner une tonalité antifasciste à l’agression contre la Libye, de renverser la réalité, c’est-à-dire de présenter l’OTAN comme un soutien à un camp progressiste, comme l’était le soutien à la République espagnole en 1936. Cela a été impossible dès les premiers jours parce que nous avions mobilisé au profit de la Jamahiriya libyenne ce thème de propagande.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Vous semblez bien connaître le Dr Moussa IBRAHIM, le porte-parole du leadership libyen ?
Effectivement nous l’avons rencontré lors de la VIe convention du MEDD-MCR à ZAWIAH, où il a fait une conférence sur le discours de KADHAFI à l’ONU en 2009. Très sympathique, Moussa IBRAHIM à l’époque n’était absolument pas engagé dans la politique. C’était un réalisateur de vidéo cinéma et un spécialiste des réseaux Internet. Il avait encore au moment de notre congrès des illusions sur l’Occident.
Vous devez savoir qu’il a longuement vécu en Allemagne puis en Grande-Bretagne et que sa femme Julia est de nationalité allemande. Mais il appartient à cette génération de Libyens qui s’est immédiatement mobilisée et qui a sacrifié totalement sa vie pour la défense de la Jamahiriya dès les premiers jours de l’agression.
Lorsque nous disons « sacrifier sa vie », vous devez savoir que il venait avec sa jeune épouse d’avoir un bébé et que toute cette vie s’est écroulée. Que sa femme et son enfant sont réfugiées dans la clandestinité de l’exil et que lui-même est aujourd’hui sur les routes de la clandestinité, non seulement plus comme le porte-parole du Leadership libyen mais aussi comme un des plus brillants dirigeants de la Résistance libyenne en ce triste automne 2011.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Après la conférence d’avril à Tripoli, quelle a été la suite de l’action des Comités ELAC ?
Fabrice BEAUR : La Conférence d’avril évidemment a été à la fois un appel d’air, ou un « coup de fouet », comme on dit en français, à l’action des Comités ELAC. Notre visibilité, notre reconnaissance par Tripoli, ont renforcé notre Leadership et le prestige particulièrement de Luc MICHEL. D’autres pays se sont organisés, des cadres du MCR en Europe qui étaient restés de côté au début des Comités ELAC se sont ralliés, Des fractions d’ELAC se sont notamment constituées en Lettonie, en Grande-Bretagne.
Notre action a été évidemment de répondre à la mission qui avait été confiée à Luc MICHEL, c’est-à-dire de développer et d’intégrer ensemble le soutien à la Résistance libyenne en Europe et en Afrique, d’organiser celle-ci et la propagande du côté africain.
Fabrice BEAUR : On nous avait également confié une autre tache, qui était celle d’organiser un grand événement en Europe, une ou plusieurs conférences du type de celle de Tripoli. Luc MICHEL a fait jouer les relations du PCN et nous sommes arrivés à monter deux projets.
Une conférence et un grand meeting à Belgrade.
Et surtout nous avons obtenu l’appui discret mais ferme des autorités du Belarus, Minsk n’ayant jamais caché son soutien à Mouammar KADHAFI tout au long de cette affaire libyenne. La conférence qui aurait dû se dérouler à Minsk devait être organisée par les Comités ELAC, l’Union nationale de la Jeunesse libyenne et l’Organisation de la Jeunesse Républicaine du Belarus (qui est le principal organisme d’État de soutien à la présidence LUKASHENKO). Malheureusement ceci n’a pas pu se faire à cause de l’accélération des choses, et surtout de la guerre économique qui a été menée contre la Jamahiriya. La saisie des comptes libyens est ce qui a été l’une des causes d’une grande paralysie des activités de la résistance libyenne, l’absence de liquidités en monnaies occidentales, euros et dollars.
A cela s’est ajouté aussi l’action des saboteurs et en particulier des réseaux pro-iraniens en Europe qui sont venus de façon particulièrement sournoise parasiter l’action du mouvement de soutien à la Résistance libyenne. Nous avons continué à nous battre, à organiser la contre-offensive médiatique, non seulement sur les réseaux sociaux, mais également sur tout l’Internet, à apporter notre appui à des manifestations dans toute l’Europe.
Nous avons aussi, et ce fut le dernier projet avant la chute de Tripoli, essayé d’organiser une dernière conférence avec l’organisation de jeunesse kémaliste TURKISH YOUTH UNION à Istanbul en Turquie. Cela n’a pas non plus pu se faire à cause d’un manque dramatique de moyens financiers et aussi parce qu’est arrivée la chute de Tripoli.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Comment s’est faite la prise de Tripoli ? Marque-t-elle la fin des combats ?
Fabrice BEAUR : L’OTAN a cru que la prise de Tripoli allait tout régler. Cette prise n’a rien à voir avec les médiamensonges dans les médias occidentaux mais est due en fait à un débarquement de forces spéciales du Qatar et des pays de l’OTAN à Tripoli. Une bataille sanglante qui a duré plusieurs jours et où les massacres de masse commis par les hélicoptères apache de l’OTAN, qui soutenaient au sol des éléments islamistes encadré par Al-Qaïda infiltrés à Tripoli, ont fait la différence dans la partie centrale de la ville. Juste de quoi filmer une ville prise… Tout cela devait déboucher évidemment sur une « chute rapide » de la Jamahiriya. Comme le disent abusivement encore aujourd’hui les médias annonçant la « fin du régime ».
Il n’en a évidemment rien été et Mouammar KADHAFI et le leadership libyen ont immédiatement organisé d’une part dans les villes occupées un vaste mouvement de résistance, sur le modèle de ce que fait la Résistance ba’athiste en Irak, mais aussi la continuation des combats par l’Armée Verte libyenne, par les loyalistes, qui disposent encore de nombreuses brigades. Y compris à l’ouest de Tripoli où ils tiennent la ville de Zawiah et plusieurs quartiers de l’Ouest. Des villes ont aussi été reprises.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Quelle a été la réaction des Comités ELAC à la prise de Tripoli ?
Fabrice BEAUR : Pour les Comités ELAC évidemment, comme pour le MEDD-MCR, il n’était pas question de baisser les bras ! Nous avons immédiatement réorganisé les Comités ELAC, nous avons purgé le MEDD-MCR – nous reviendrons sur ce sujet – et nous avons transformé les Comités ELAC en ELAC-RESISTANCE, qui aujourd’hui est en Europe, toujours et encore, la principale organisation de soutien à la résistance libyenne.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Une question maintenant sur ELAC. Comment et pourquoi ont été créés les Comités ALAC, sa version africaine ?
Nous avons été depuis le mois de juin également actifs en Afrique. A l’issue de la Conférence de Tripoli, Luc MICHEL a pris contact avec des camarades africains, qui avaient déjà d’ailleurs mené des combats avec le MEDD-MCR et le PCN. Des camarades africains vivant en Europe mais aussi en Afrique, et en particulier des militants des Comités Révolutionnaires du Tchad et du mouvement tchadien socialiste ACTUS de notre camarade Djimadoun LEY-GNARDIGAL. En accord avec eux, nous avons créé l’association-soeur africaine des Comités ELAC : les Comités ALAC, « African-Libyan Action Committees ».
C’est un mouvement panafricain organisé sur le même modèle qu’ELAC et étroitement intégré dans une organisation commune. Luc MICHEL est le conseiller politique de ce réseau et les campagnes sont menées en commun de façon transnationale. Les Comités ALAC, mais aussi la propagande d’ELAC, ont un très grand succès en Afrique. Leur écho contraste avec la censure totale qui nous est imposée dans les pays européens. Chaque semaine se sont des dizaines et des dizaines de communiqués, des éditoriaux de Luc MICHEL, nos articles, qui sont repris par de nombreux médias dans toute l’Afrique.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Vous évoquez souvent cette censure. Elle a été totale ?
Fabrice BEAUR : Effectivement elle a été totale en Europe ! C’est un sujet sur lequel nous allons revenir plus avant, mais on compte sur les doigts des deux mains les articles qui ont été consacrés aux Comités ELAC. Et un seul média, et ce n’est pas un hasard si la seule interview de Luc MICHEL en Europe a été faite par un média alternatif, un média jeune, pourtant totalement opposé à nos thèses puisque depuis le début il soutient Benghazi (sur lequel ils se méprennent, croyant y voir un mouvement révolutionnaire), il s’agit de STREET PRESS (Paris).
La censure a été aussi organisée par les médias occidentaux présents en Libye. Lors de la Conférence internationale de Tripoli en avril, le 19, Luc MICHEL a tenu une grande conférence de presse au Centre de presse international de l’hôtel Rixos devant plus de 100 représentants des médias occidentaux et européens. Il a notamment été en contact et filmé par France 24, Euronews et LCI. Suite à cela, pas un article, pas un instant de TV, pas une information n’ont été diffusé ! Ni sur cette conférence ni sur l’action d’ELAC par les journalistes aux ordres de l’OTAN qui se trouvaient là…
* QUESTION – Karel Huybrechts : Et en Afrique ?
Fabrice BEAUR : C’est l’inverse ! Nous avons un grand écho, de nombreuses reprises d’articles. Je voudrais dire aussi que lorsque nous parlons d’un succès en Afrique il s’agit aussi de plusieurs médias dans les pays arabes. Nous sommes notamment très populaires sur de nombreux médias algériens.
*QUESTION – Karel Huybrechts : Les résultats de toute cette activité sont-ils à la hauteur du travail accompli ?
Je pense que nous pouvons être satisfaits du travail accompli, à la fois au niveau de l’organisation, mais aussi au niveau de retour, du « feed-back » comme on dit, de notre travail et de notre action. Au niveau même de notre organisation nous sommes maintenant présents dans de nombreux pays où nous n’avions aucune activité avant le mois de février.
Fabrice BEAUR : Le MEDD-MCR, mais je pense que nous y reviendrons dans une partie suivante de cet entretien, est sorti grandi de l’affaire libyenne. Alors que tous les Comités Révolutionnaires dans le reste du monde ont quasiment sombré dans la tourmente. Nous sommes aujourd’hui plus forts, plus nombreux, il y a de nouveaux cadres, de nouveaux militants. Et qui ont rejoint pas seulement ELAC, mais qui vont maintenant apporter leurs soutien au PCN lui-même. Nous avons également développé un très important appareil de presse et de propagande. Notre présence sur les réseaux sociaux est devenue encore plus importante qu’elle ne l’était par le passé. Nous avons vu aussi le retour d’anciens sympathisants perdus de vue depuis l’affaire yougoslave ou l’affaire irakienne. La crise libyenne a été un accélérateur pour des projets, pour des activités que nous avions en chantier, que nous avions prévus et que nous avons dû lancer et développer dans l’urgence. Et nous ne le regrettons pas ! Une bonne dose d’adrénaline, de stress, est en politique nécessaire pour avancer.
Par ailleurs les Comités ELAC, parce que c’est notre façon de travailler, ont aussi évidemment débordé, très au-delà de leur objet initial. Nous avons relancé dans la foulée les COMITES SYRIE. Nous avons aussi maintenant une activité de soutien à l’Algérie avec « SOLIDARITE ALGERIE ». Et en Afrique la création d’ALAC mais aussi le ralliement à notre organisation de militants des Comités Révolutionnaires africains, ou de militants africains qui ont pris conscience du danger de l’OTAN, fait maintenant que l’Afrique n’est plus pour nous un terrain d’activité secondaire mais la deuxième partie de notre activité transnationale.
* QUESTION – Karel Huybrechts : Question / La ténacité est une qualité que personne ne peut vous contester. Après la prise de Tripoli, vous réorganisez immédiatement les Comités ELAC pour continuer le combat…
Fabrice BEAUR : Il y a trois choses, je pense, qu’on ne peut pas nous contester. Ce sont le courage de nos idées, la ténacité et la détermination à les défendre, la capacité à nous organiser efficacement.
NOTE 1 Voir le « parcours libyen » de Luc MICHEL : Sa vie engagée s’est doublée d’un parcours en Afrique, une seconde vie parallèle et co-existant avec ses combats en Eurasie, avec la Jamahiriyah de Kadhafi et ses Comités Révolutionnaires (dont il a dirigé le Réseau paneuropéen à partir de 2003). ‘LA VOIX DE LA RUSSIE’ (RADIO MOSCOU) RÉSUMAIT CE PARCOURS LIBYEN EN 2014 : « Nous nous entretenons aujourd’hui sur ce vaste sujet avec Luc MICHEL, grand spécialiste de la géopolitique et notamment de la Libye (on lui doit notamment une GEOPOLITIQUE DE LA JAMAHIRYA LIBYENNE). Organisateur et homme d’action, il est aussi le créateur dans toute l’Europe dès la mi-février 2011 des Comités ELAC / Euro-Libyan Action Committees et en juin 2011 de leur pendant africain, les Comités ALAC / Afro-Libyan Action Committees (…). En avril 2011, il a organisé avec le Ministère libyen des affaires étrangères, la Libyan National Youth Organisation et ELAC la seule conférence internationale – euro-afro-arabe – de soutien à la Jamahirya « Hands off Libya », à Tripoli sous les bombes de l’OTAN. Il a aussi exercé des fonctions dirigeantes pour la Jamahiriya. A partir de 2004, il dirige le Réseau pan-européen du Mouvement mondial des Comités Révolutionnaires libyens (le MCR, colonne vertébrale de la Jamahiriya), le MEDD-MCR (Mouvement Européen pour la Démocratie Directe, la seule organisation du MCR restée active après 2011, et dont le secrétaire-général est Fabrice Beaur) (4). En avril 2011, il est nommé par Tripoli président de la « Commission internationale du forum des Associations contre la guerre en Libye » et est chargé de la coordination du combat pour la Jamahiriya en Europe et en Afrique (5). Il est aussi l’éditeur du ELAC & ALAC Website. Luc MICHEL est donc à la fois un analyste de la Libye mais aussi un grand témoin de l’agression contre la Jamahirya, qu’il a vécue de l’intérieur, et un acteur de sa défense. »
NOTE 2 DEUX ÉTUDES GÉOPOLITIQUES EXISTENT :
1- « LA LIBYE DANS LES CONCEPTS GÉOPOLITIQUES DU PCN »/ « ZNACZENIE LIBII W GEOPOLITYCZNYCH KONCEPCJACH NACJONAL-EUROPEJSKIEJ PARTII KOMUNITARNEJ (PCN) » Le« 3e Congrès des Géopoliticiens polonais » – III Zjazd Geopolityków Polskich –, organisé à Wroclaw (Pologne, 21 et 22 octobre 2010), a été l’occasion d’une brillante intervention de Kornel SAWINSKI intitulée « Znaczenie Libii w geopolitycznych koncepcjach Nacjonal-Europejskiej Partii Komunitarnej (PCN) », « La Libye dans les concepts géopolitiques du PCN ». Géopolitologue, sociologue, analyste à l’ « Europejskiego Centrum Analiz Geopolitycznych », Sawinski est Doctorant à l’Uniwersytetu Śląskiego – Université de Silésie –, il préparaite thèse sur « Les idées géopolitiques de Jean Thiriart ». Le géopoliticien et chercheur polonais développe longuement dans « La Libye dans les concepts géopolitiques du PCN » l’action générale transnationale du PCN et la mienne depuis plus de 25 ans, amplifiée et continuée dans celle du MEDD-MCR (le réseau pan-européen du MCR libyen, resté organisé en Europe). Ainsi que ses fondements dans l’action du leader et théoricien paneuropéen Jean THIRIART dans les années 60. Il expose le rôle important et influent joué par l’Organisation transnationale du PCN en tant qu’Ecole de pensée et « think tank » (comme l’entend la politique anglo-saxonne). Enfin, il en arrive au cœur de son exposé : les liens tissés avec la Jamahiriya libyenne, la proximité des thèses géopolitiques de Moammar KADHAFI, des miennes (je devenais en 2004 Coordinateur-général du MCR en Europe) et du PCN sur la Grande-Europe eurasiatique, la nécessaire émergence d’un monde multipolaire, la Méditerranée conçue comme un lieu de civilisation commune, ou encore le rôle de Pont de la Libye entres les Unions européenne et africaine. SAWINSKI évoque enfin le thème de la Démocratie Directe (dans ses versions libyenne et européenne), le rôle qu’il joue dans ma pensée et celle du MEDD-MCR en tant qu’alternative fondamentale au Parlementarisme bourgeois. * La version polonaise de cette conférence – avec des résumés français et anglais -a fait l’objet d’un numéro de LIBYA NEWS & FACTS (n° 2054, 17 nov. 2010), le Bulletin du CEREDD : Disponible en Pdf sur : http://ceredd.free.fr/accueil.htm
2- « ELAC, UNE ORGANISATION EN RESEAU CENTRALISEE » / « ELAC (EURO-LIBYAN ACTION COMMITTEES – KOMITETY AKCJI EUROPEJSKO-LIBIJSKIEJ) JAKO ORGANIZACJA O CHARAKTERZE SIECIOWYM » Cette analyse est une tentative d’analyser le phénomène d’une organisation en réseau, dont la mise en place était directement liée à la situation politique en Libye en 2011. Les manifestations qui avaient eu lieu en Libye ont été le fruit d’un succès (renversement de la loi et émeutes en Tunisie et en Égypte). Les émeutes ont été inspirées et contrôlées de manière significative et peut-être même décisive de l’extérieur, grâce à l’utilisation d’une technologie de réseaux, qui fait partie des armes de « soft power ». Les partisans du système libyen, les gens qui sympathisent avec la démocratie directe, à la manière de la Jamahiriya libyenne, utilisent également cette arme tout en menant des guerres d’information pour défendre leurs axiomes. Une manifestation de ceci est sans aucun doute le réseau ELAC, créé de manière significative sur la base du MEDD-MCR (Mouvement pour la démocratie directe européenne – Mouvement des Comités Révolutionnaires – Mouvement des Comités Révolutionnaires) à l’initiative de Luc MICHEL L’analyse de l’activité d’ELAC net nécessite de prendre en considération quelques faits qui la distinguent des activités des organisations gouvernementales et non gouvernementales officielles qui disposent de beaucoup plus de soutien financier, politique et de renseignement. – d’une part, c’est une organisation décentralisée, d’autre part, elle est basée sur une structure strictement centralisée du Parti PCN. Pour garder la chronologie du récit et aussi pour comprendre l’essence du phénomène ELAC il a fallu effectuer une analyse de l’activité du parti politique PCN et du mouvement socio-politique MEDD-MCR dans le contexte de leur plus important entreprises nettes. * Original en Pdf en polonais : Wydawca Akademia Marynarki Wojennej (Polish Naval Academy), Gdynia, Poland Sur http://yadda.icm.edu.pl/yadda/element/bwmeta1.element.cejsh-3329b808-e832-4dc0-868c-10d27ec8f59a/c/Kornel_Sawinski.pdf * Cfr. Kornel SAWINSKI : ELAC (EURO-LIBYAN ACTION COMMITTEES), UNE ORGANISATION EN RESEAU CENTRALISEE Partie 1 sur http://www.elac-committees.org/2013/03/11/ceredd-kornel-sawinski-elac-euro-libyan-action-committees-une-organisation-en-reseau-centralisee-partie-1 et Partie 2 sur http://www.elac-committees.org/2013/03/11/ceredd-kornel-sawinski-elac-euro-libyan-action-committees-une-organisation-en-reseau-centralisee-partie-2
NOTE 3 LUC MICHEL A CO-ORGANISÉ LES DEUX DERNIÈRES ACTIVITÉS POLITIQUES QUI ONT EU LIEU EN LIBYE AVANT L’AGRESSION OCCIDENTALE : * juste avant les événements , dans les premiers jours de février 2011, le « 6e Forum européen du MEDD-RCM », le réseau pan-européen du Mouvement des Comités Révolutionnaires libyens qu’il dirigeait depuis sa création en 2003. * Et la « Réunion Internationale de soutien à la Libye en avril 2011 – Hands off Libya ». Il en existe deux « pages spéciales événement » sur Facebook avec des centaines de photos et vidéo. On peut notamment y voir une vidéo en arabe où le Ministre Kaled Kahim nomme Luc MICHEL (et ce seront ses dernières fonctions en Libye Jamahiriyenne) « président du Forum international des associations soutenant la Libye ». * Voir https://www.facebook.com/ELAC.April.2011.Tripoli.Conference et https://www.facebook.com/MEDD.RCM.6th.Forum
# ЕВРАЗИЙСКИЙ СОВЕТ ЗА ДЕМОКРАТИЮ И ВЫБОРЫ (ЕСДВ)/ EURASIAN OBSERVATORY FOR DEMOCRACY & ELECTIONS (EODE): http://www.eode.org/ https://www.facebook.com/groups/EODE.Eurasia.Africa/
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* « PCN … européen jusque Vladivostok » (Interview de Luc MICHEL par LE PEUPLE, Bruxelles, 14 et 15 septembre 1985).
* « Le parti des adhérents de M. THIRIART c’est quelque chose dans le genre de l’Internationale de Marx (…) », (A. IVANOV dans ROUSSKI VESTNIK, septembre 1992).
* « Et puis il y a le Belge, le militant Luc Michel, avec qui tout a commencé. Lui, avec l’idéologue Jean Thiriart (…) avec l’organisation des élections, a façonné les instruments de la reconquête de l’empire soviétique et a créé un espace, de Lisbonne à Vladivostok » (De Morhen, novembre 2022).
* « Je défends la Russie depuis les années 1980 et je la considère comme la dernière force anti-américaine restante en Europe. Je me souviens de l’Union soviétique avec nostalgie. Je veux un monde libre sans Amérique » (Luc Michel, interview à la BBC, février 2023). En 2024, le PCN aura 40 ans. Le PCN est l’héritier direct du « Parti Communataire Européen » (1965-1970) du géopoliticien Jean Thiriart. Le PCN est le noyau central de nos réseaux, « la Maison-mére » disent nos militants. « La Longue Marche du PCN » (l’expression est du grand hebdo belge TéléMoustique en 1993), commencée en Belgique en 1984, c’est quarante ans de combats incessants sur quatre continents (Union Européenne, URSS, Yougoslavie, Espace Postsoviétique, Jamahiriya libiyenne, Syrie, Afrique, Québec,USA) …
A partir du 1er janvier 2024, suivez notre « série spéciale – 40 ans » de PCN-INFOS sur http://www.lucmichel.net/
Extraits/ « Il y a deux semaines, la BBC sortait une enquête sur un réseau d’informations pro-Kremlin, qui aide la Russie à étendre son influence en Afrique. Ce média appelé “Russosphère” est présent sur Youtube, Twitter et sur la messagerie Telegram et compte plus de 47.000 adeptes. Il relaie des messages pro-russes, anti-occidentaux » (…)
« L’un des cerveaux de ce réseau de propagande est un Belge de 65 ans, nommé Luc Michel. Ce dernier a fait l’objet d’un reportage sur la VRT. Ce Carolo d’origine œuvre pour les bonnes grâces de la Russie depuis une quarantaine d’années » (…) Il a aussi fondé un parti communiste extrême qui n’a jamais vraiment pris son envol. »
« Après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, Luc Michel a recruté des observateurs pour les élections dans la péninsule, à travers sa société EODE. » (…)
SUR FACEBOOK, “RUSSOSPHÈRE” CIBLE L’AFRIQUE ET LUC MICHEL SE PRÉSENTE COMME UN “EXPERT EN GÉOPOLITIQUE” LORS DE SES INTERVENTIONS DANS DES MÉDIAS AFRICAINS.
”Nous sommes en guerre de l’information, et nous sommes en train de la gagner”, assure-t-il à nos confrères.
* NOTE 1 Du 2 au7 février 2023, attaque massive internationale de l’OTAN contre le géopoliticien Luc Michel et ses réseaux pro-russes de la ‘Russosphère’ : plus de 50 articles en 15 langues, émissions TV, « rapports » bidons … A sa suite,la DEUTSCHE WELLE BRASIL (la RFI de Berlin au Brésil, atlantiste) attaque une fois de plus Luc Michel, en portuguais et en anglais (dizaine de stes web, radios, vidéos tik tok …). Et reprend les diffamations de la BBC de fin 2022: l’émission de la VRT1 (Belgique) « La VRT NWS s’entretient avec des Belges qui diffusent de la propagande en ligne pour la Russie : « Nous gagnons la guerre de l’information » », est une séquelle de la BBC …
* NOTE 2 « Luc Michel, tsar de la propagande russe en Afrique » (Euractiv, France) et « un des plus grands propagandistes du Kremlin en Afrique » (TéléMoustique, Belqique), disent les médias de l’OTAN : “A large social network that promotes anti-Western and pro-Kremlin ideas is helping Russia expand its influence at the expense of France in some of its former colonies in Africa. Called Russosphère (Russian Sphere), typical posts accuse France of modern-day « colonialism », eulogise Vladimir Putin, and call the Ukrainian army « Nazis » (…) Experts say that such misinformation drives mistrust between African nations and the West, and contributes to a lack of support for Ukraine on the continent (…) the surprising figure behind it: a 65-year-old Belgian politician…” (BBC, 02 2023).
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Par Maïté Warland depuis un reportage de la VRT et une enquête de la BBC
Extraits/ « Le 1er février dernier, la BBC diffusait une enquête sur “un vaste réseau d’information pro-Kremlin qui diffuse des idées hostiles à l’Occident aide la Russie à étendre sa sphère d’influence aux dépens de la France dans certaines de ses anciennes colonies en Afrique ». Dans cette enquête, on apprenait que la tête pensante de ce réseau, appelé « Russosphère : en défense de la Russie » et actif sur Youtube, Twitter et la messagerie Telegram, est Luc Michel, un Belge de 65 ans se décrivant comme staliniste. »
« Ce samedi 17 février, nos confrères de la VRT ont diffusé, dans l’émission TerZake, un reportage qui s’intéresse de près aux activités de Luc Michel. La chaîne Russosphère, qui compte plus de 47.000 adeptes, propose une nouvelle mise à jour toutes les demi-heures. Les posts sont prorusses, contre l’OTAN, contre les Américains, contre les Français, contre tout ce qui est « occidental »(..)
« « Dans ce reportage, les journalistes de la chaîne publique flamande donnent également la parole au cerveau de la chaîne, Luc Michel et à un autre lobbyiste très actif, Andréas (prénom d’emprunt), 21 ans. Le jeune homme assure y passer son temps libre et ne pas être payé : « Ce que nous voulons, c’est que l’Europe forme une sorte d’alliance avec la Russie, tant sur le plan économique que politique, afin de concurrencer des pays comme la Chine et les États-Unis », explique Andreas. « Nous pensons que l’Europe n’a pas grand-chose à dire à l’Amérique. C’est d’ailleurs l’avis de beaucoup de gens. Nous les entendons peut-être moins, mais c’est notre projet de les mettre en avant », explique-t-il » (…)
« Luc Michel a 65 ans et est originaire de Charleroi. Selon la VRT, il peut être considéré comme l’organisateur du réseau Russosphère (…) Luc Michel est par ailleurs impliqué dans des initiatives en faveur de la Russie depuis 40 ans. Dans les années 80, il fonde un parti communiste extrême qui n’a jamais vraiment décollé. Il y a 40 ans déjà, ses idées étaient les mêmes : contre l’OTAN, contre l’Amérique et pour une coopération approfondie entre l’Europe et la Russie ».
« Toujours selon la VRT, il participera plus tard à des référendums controversés en faveur de la Russie. Avec sa société EODE, il recrute notamment des observateurs pour les élections en Crimée, après l’annexion de la péninsule par la Russie en 2014 » (…)
« CIBLER LE CONTINENT AFRICAIN, POUR DÉSTABILISER L’OCCIDENT ET NOTAMMENT LA France »
“Sur Facebook, le réseau autour de Russosphère tend à cibler un public africain. Ils y gèrent un groupe de 140.000 membres appelé « Afrique Media TV » et plusieurs pages axées sur des pays du Sahel, comme la République centrafricaine. Ces dernières années, Luc Michel s’est effectivement concentré sur l’Afrique. Il se présente comme un « expert en géopolitique » lors d’interviews sur des médias africains et rédige des « analyses » qui apparaissent également sur les chaînes de la russosphère. En 2016, il devenait même conseiller politique du président burundais Pierre Nkurunziza. »
« Ce qui inquiète aujourd’hui les spécialistes, c’est que son influence trouverait une résonance plus grande qu’auparavant. C’est en tout cas ce que pointe la BBC sur le sujet. « Les experts estiment que ces informations erronées suscitent la méfiance entre les nations africaines et l’Occident et contribuent au manque de soutien à l’Ukraine sur le continent », expliquait le reportage britannique. »
« Aux confrères de la VRT, Luc Michel et Andréas l’assurent, ils sont en guerre de l’information : « Et nous sommes en train de la gagner », affirment-ils. »
* NOTE 1 Du 2 au7 février 2023, attaque massive internationale de l’OTAN contre le géopoliticien Luc Michel et ses réseaux pro-russes de la ‘Russosphère’ : plus de 50 articles en 15 langues, émissions TV, « rapports » bidons … A sa suite,la DEUTSCHE WELLE BRASIL (la RFI de Berlin au Brésil, atlantiste) attaque une fois de plus Luc Michel, en portuguais et en anglais (dizaine de stes web, radios, vidéos tik tok …). Et reprend les diffamations de la BBC de fin 2022: l’émission de la VRT1 (Belgique) « La VRT NWS s’entretient avec des Belges qui diffusent de la propagande en ligne pour la Russie : « Nous gagnons la guerre de l’information » », est une séquelle de la BBC …
* NOTE 2 « Luc Michel, tsar de la propagande russe en Afrique » (Euractiv, France) et « un des plus grands propagandistes du Kremlin en Afrique » (TéléMoustique, Belqique), disent les médias de l’OTAN : “A large social network that promotes anti-Western and pro-Kremlin ideas is helping Russia expand its influence at the expense of France in some of its former colonies in Africa. Called Russosphère (Russian Sphere), typical posts accuse France of modern-day « colonialism », eulogise Vladimir Putin, and call the Ukrainian army « Nazis » (…) Experts say that such misinformation drives mistrust between African nations and the West, and contributes to a lack of support for Ukraine on the continent (…) the surprising figure behind it: a 65-year-old Belgian politician…” (BBC, 02 2023).
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