PCN-SPO / Focus / 2013 06 17 /
Focus : Le fait du jour décrypté par Luc MICHEL
pour le Service de Presse du PCN / PCN-SPO
Lu sur le fil AFP (Paris)
Ce 17 juin 2013 :
« … "N'armez pas les cannibales" (…) Poutine a mis en garde les pays occidentaux contre la livraison d'armes aux "rebelles syriens". "La démarche des pays occidentaux d'armer les opposants syriens va à rebours des lois internationales". Poutine répondait en effet au premier ministre britannique qui critique
# On notera tout d’abord que les propos cinglants du président russe – évoquant une video djihadiste diffusée en mai, où un terroriste d’al-Nosra mange de la chair humaine arrachée à un soldat syrien mort – si ils ont fait le tour des médias à l’Est, notamment en Roumanie ou en Pologne, ont été soigneusement occultés sur les télévisions françaises, particulièrement sur LCI ou France 24.
La sortie du président Poutine lors d'un point de presse en marge du sommet du G8 restera sans doute dans les annales. Après cette remarque imparable, le PM Cameron avait du mal à défendre son argument cynique et fallacieux : "le soutien britannique vise à établir un certain équilibre dans les rapports des forces entre les rebelles et l'armée syrienne" (sic). Comme le commentait un média iranien, « Poutine a relevé la contradiction qu'il y a entre le discours droit de l'hommiste de l'Occident et l'action occidentale en Syrie laquelle consiste à financer et armer consciemment les terroristes qui décapitent, égorgent et violent sans ambage » …
Cette sortie bien peu diplomatique, qui révèle la tension entre Poutine et les Occidentaux, intervient au moment où
Une remarque tout d’abord. Des rumeurs circulent depuis plusieurs semaines, issues d’une officine complotiste et négationniste qui confond l’analyse géopolitique et la presse à sensation. Il y aurait un « nouveau partage du Moyen-Orient entre
La confrontation Russie-USA est au contraire dans une nouvelle phase et
POUTINE RECADRE LES ADVERSAIRES DU PRESIDENT ASSAD
Tout d’abord,
« Nous avons vu avec l'exemple de
L’option d’une zone d’exclusion aérienne refait en effet surface. « Des responsables militaires américains ont suggéré de mettre en place une telle zone, qui s’avancerait d’environ 40 kilomètres à l’intérieur de
Ensuite, ce 15 juin, le président Poutine, connu pour ses bonnes relations passées avec Israël – où vit une importante communauté russe (avec ses partis et journaux) – a tenu à prodiguer « un bon conseil » aux autorités de Tel-Aviv : « Israël ne doit pas se soucier du maintien d'Assad au pouvoir car quel que soit le régime qui remplacera le régime Assad, le chaos s'emparera du Moyen Orient et ce seront les extrémistes qui prendront les rênes du pouvoir ». Ces déclarations de Poutine ont été formulées au cours d'une visite rendue par celui-ci à un musée juif de Moscou. « Le régime qui remplacerait Assad sera celui du chaos, de l'anarchie, ce qui n'est ni dans l'intérêt d'Israël ni dans celui du monde (…) il est infiniment préférable qu'Israël préserve son prestige et qu'il reste une puissance dans la région plutôt que de laisser cette région plonger dans le chaos et qu'elle tombe entre les mains des extrémistes ».
Interrogé sur la livraison des missiles russes S300 à Damas , Poutine a encore dit : « Israël ne devra pas être inquiet. je suis sûr que le calme sera de retour sur ses frontières du nord et que tout rentrera dans l'ordre ».
AU G8, SEPT CONTRE UN :
LE BRAS DE FER ENTRE OCCIDENTAUX ET POUTINE SUR
Mais revenons au G8. Les pays occidentaux du G8, Etats-Unis en tête, entendaient, selon l’AFP, « arracher des concessions sur
Le président russe, lui, était arrivé dimanche à Londres dans un état d'esprit très offensif, mettant en garde les Occidentaux contre toute velléité d'armer les rebelles syriens et les appelant à "ne pas violer les normes" internationales.
Poutine rencontrera lundi en fin d'après-midi son homologue américain Barack Obama, arrivé dans la matinée à Belfast. C'est la première fois depuis un an que les deux hommes s'entretiennent en tête à tête. Washington et Moscou ont lancé en mai une initiative pour organiser une conférence de paix réunissant les belligérants syriens, mais celle-ci semble encore très improbable au vu de l'ampleur des divergences. Et est sabotée par les Français, les Britanniques et les Turcs.
Poutine devait s'entretenir également avec le président français François Hollande, juste avant l'ouverture du sommet à Lough Erne, un complexe luxueux au bord d'un lac sauvage. M. Hollande devrait présenter à son homologue russe les soi-disant « preuves » dont dispose Paris de l'utilisation de gaz sarin par le régime syrien, accusations qui ont laissé Moscou de marbre. Des experts russes proches du Kremlin ridiculisant même l’accusation française.
Paris et Londres poussent à la livraison d'armes à l'opposition syrienne et des représentants occidentaux en ont discuté en fin de semaine en Turquie avec Selim Idriss, le chef de l'état-major de la pseudo ASL, made in NATO, « principale composante de la rébellion » selon l’AFP. Qui oublie de mentionner que sur le terrain, en Syrie, les djihadistes et les gangs terroristes, notamment al Nosra (al Qaida en Syrie) forment au moins 70% des forces de l’ASL.
David Cameron, hôte du sommet du G8, s'est dit pour sa part déterminé à "faire davantage pression pour la tenue d'une conférence de paix et la transition nécessaire pour mettre un terme à ce conflit". "Nous n'avons pas pris de décision concernant la fourniture d'armes à l'opposition syrienne", a-t-il cependant précisé.
Vladimir Poutine avait alors ironisé ce dimanche sur les éventuels destinataires de ces armes, "des personnes qui non seulement tuent leurs ennemis mais dévorent aussi leurs organes en public et devant les caméras".
Luc MICHEL
(sources : AFP, SANA, IRIB, Reuters, RIA Novosti)