Robert MBELO pour ELAC Website /
2013 12 23 / 1ère édition en mars 2011 /
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ELAC Website publie une réédition mise à jour de l’excellente analyse de Robert Mbelo (*), camarade de Combat du MEDD-MCR et ami de Luc MICHEL, qui est aussi un des Africains qui ont sauvé l’honneur en défendant
C’est une analyse de la destruction de
INTRODUCTION
L’Occident dans son avidité et sa cupidité a toujours eu recours aux grands mensonges pour se justifier et justifier sa forfaiture. On le perçoit clairement au travers du coup d’état militaire que
I.- QUELQUES RAPPELS HISTORIQUES
Ainsi, pour mieux comprendre les velléités réelles des occidentaux dans le monde, nous devons faire recours à l’Histoire.
A.-
Il est donc clair que ce que nous appelons « première croisade » n'était pas appelée ainsi par ses contemporains. Du point de vue musulman, les croisades ne sont d'ailleurs pas perçues comme une nouveauté, mais comme la continuation de la lutte contre l'Empire romain d'Orient, qui durait depuis plusieurs siècles. Pourtant, il est aussi évident que les contemporains ont eu très tôt conscience que la croisade n'était pas un simple pèlerinage armé ni une opération militaire comme les autres mais bien une réalité différente, alliant les caractéristiques du pèlerinage à Jérusalem aux impératifs d'une guerre pour la défense de la foi.
Pendant son incarcération après le putsch de Munich, Hitler rédige Mein Kampf qui expose son programme politique mais surtout sa vision de la supériorité de la race aryenne (allemande) sur les autres races, tels les juifs par exemple. En 1935, les Lois de Nuremberg sont mises en place qui excluent les juifs de la citoyenneté allemande, les empêchent de pratiquer certains métiers et de se mêler à la population allemande. Ils doivent porter des étoiles jaunes pour être distingués dans la rue. Cette politique aboutit à la nuit de cristal le 9 et 10 novembre 1938. Mais Hitler vise aussi d’autres populations de par sa vision raciste : les noirs, les tsiganes, les aliénés, les handicapés, les homosexuels…
B.- L’OPERATION « EL Dorado Canyon
C’est une opération militaire américaine de bombardement menée par l’US Air Force, l’US Navy et les Marine Corps contre la Libye le 15 avril 1986. Aussi appelée « bombardement de
Pendant l'attaque, quelques bombes manquent leur cible, frappant ainsi des sites diplomatiques et civils de Tripoli. Quelques soldats libyens désertent leur poste par peur, alors que les officiers libyens ont tardé à donner des ordres. Les tirs anti-aériens libyens commencent après que les appareils soient passés au-dessus des cibles.
Le but officiel de ces destructions était d'envoyer un message et, en même temps, de réduire les capacités de
C’est ce qui arrive aujourd’hui. Le gouvernement de
Le gouvernement de l'Iran a fait valoir que l'attaque démontrait une politique d'agression, de diplomatie de canonnières, un acte de guerre, et a demandé un boycott politique et économique des États-Unis. D'autres ont perçu les intentions des États-Unis comme une tentative d'éliminer la révolution libyenne.
II.- LE MONTAGE DU COMPLOT DE 2011 CONTRE KHADAFI
Profitant de la crise en Tunisie et en Egypte ou là, de vrais problèmes sociaux se posaient, l’occident avait saisi la balle au bond pour enfin se débarrasser de Kadhafi afin de s’adjuger la manne pétrolière dontregorge
A.-
Accélération diplomatique dans la crise libyenne, Nicolas Sarkozy, à l’initiative de Bernard-Henri Lévy, recevait à l’Elysée les représentants des insurgés de Benghazi, fief de la révolte. Et reconnaissait le Conseil national libyen (CNL) comme seul représentant légitime du pays.
Rappelons que Bernard-Henri Lévy,(1) dès son retour de Lybie, fut un des premiers à demander cette reconnaissance en lançant un appel à la communauté internationale, aux plus hautes instances de l’état français, « Les Libyens doivent gagner eux-mêmes leur indépendance », avait-il martelé. « Mais bombardons les trois bases militaires d’où décollent les avions de Kadhafi qui peuvent faire tant de mal ».
Son message a été entendu.
BHL initiateur de cette rencontre ? S’il n’a « rien organisé du tout », c’est lui qui avait « suggéré » la rencontre entre les représentants du CNL et Nicolas Sarkozy. « J’ai appelé le Président », raconte Bhl. En lui disant : « j’ai rencontré des hommes qui me semblent tout à fait remarquables, ce sont les dirigeants de
C’est pourquoi, nous ne nous attarderons pas ici pour analyser toutes les péripéties mensongères des rencontres occidentales de l’Union Européennes, de l’OTAN, de la réunion de Paris ou de celle de Londres. Par contre, nous nous intéresserons aux abstentions russes et chinoises lors du vote de la résolution autorisant le coup d’état contre Kadhafi ainsi qu’à la position de Ligue Arabe et de celle de l’Union Africaine.
En analysant les événements, on comprend tout. Il s’agit d’une conspiration du mensonge, car comment se fait-il qu’un soulèvement populaire se soit transformée en quelques heures en une insurrection armée, puis a une rébellion et à la fin aux préparatifs d’un coup d’état contre Kadhafi ? Nous percevons la, l’organisation d’un complot visant a l’assassiner avec ses fils, comme ils l’ont fait avec Saddam Hussein.
B.- LE ROLE DE
Poste très important pour
Ce poste surveille
C’est ce poste qui avait préparé le dossier de Loockerbie et du DC 10 d’UTA, et dont BHL prétendait que «
Ce poste surveille aussi le Soudan, c’est lui qui avait préparé le bombardement de l’usine de produits pharmaceutiques de Khartoum. Aujourd’hui, c’est ce poste qui gère le dossier du Darfour, où d’importants gisements de pétrole ont été découvert. Et donc les motifs qu’invoque souvent le Secrétaire Général de l’ONU, Mr Kofi Annan, lorsqu’il parle de la famine et autres cas humanitaires sont mensongers. On ne peut plus lui faire confiance, lui qui a laissé faire le génocide rwandais, et qui laisse faire le génocide congolais qui s’élève actuellement à 6 millions de morts.
C.- L’INFILTRATION DES MERCENAIRES D’AL QAIDA DANS «
1.- HISTORIQUE
Al-Qaïda veut dire « a Base »en arabe, mouvement islamiste fondé par le cheikh Abdullah Yusuf Azzam et son élève Oussama Ben Laden en 1987. Cest à partir du 11 septembre 2001 qu’Al-Qaïda s’est mis à jouer en première base (pour reprendre les termes du base-ball), dans la section terrorisme, sous-section ‘ennemi de l’Occident’.
L’Occident et ses leaders démocratiques ne considérèrent pas Al-Qaïda comme une organisation terroriste, ni Ben Laden comme un assassin sanguinaire, avant les années 1990, car jusqu’à cette date, ils n’avaient « terrorisé » et « assassiné » que des Russes, les « grands ennemis » de l’époque pour l’Occident. Même que certains « chuchotent » que
Ainsi, l'opération cyclone (1979 à 1987) est une opération militaire géopolitique américaine secrète initiée par le président Jimmy Carter en 1979 et menée par
2.-LE COUP D’ETAT DE LA ‘COMMUNAUTE INTERNATIONALE’ EN LIBYE
Le guide libyen Mouammar Kadhafi ne considérait pas que ce qui arrive chez lui – et que l’on brandit comme une guerre civile – ou mieux une révolution. Mais loin d’être une improvisation, comme on en a vu en Tunisie ou ailleurs à travers le monde. C’est ainsi qu’il accusait de nouveau et principalement Al-Qaïda d’être à l’origine de la "crise" libyenne et dénonçait l’ingérence de la communauté internationale. Celle-ci à travers
En effet, ceux que l’occident qualifie alors de « rebelles libyens », ce sont en effet des mercenaires d’Al-qaida recrutés à la va-vite par
Et, en tant que Chef de l’Etat (de facto), il était en train d’exercer ses fonctions régaliennes traditionnelles qui fondaient l'existence même de l'État libyen et qui ne faisaient, en principe, l'objet d'aucune délégation et dont personne ne pouvait les lui dénier.
Ces fonctions régaliennes sont au nombre de quatre :
- Assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ;
- Assurer la sécurité intérieure et le maintien de l'ordre public, avec, notamment, des forces de police ;
- Définir le droit et rendre la justice ;
- Détenir la souveraineté économique et financière en émettant de la monnaie, notamment par le biais d'une banque centrale.
Alors on se demande pourquoi, les occidentaux qui se disent détenteurs des valeurs morales civilisatrices de
Ici, j’ouvre une parenthèse :
Comment peuvent-ils soutenir une rébellion ?
Qui est en fait une infraction commise contre l'autorité publique et consistant en une attaque ou en une résistance avec violence ou voies de fait envers certains fonctionnaires ou officiers publics agissant pour l'exécution des lois, des ordres ou ordonnances de l'autorité publique, des mandats de justice ou pour l'exécution d'une décision de justice (La rébellion est plus sévèrement punie si elle est commise en réunion ou avec arme) …
Comment peuvent-ils soutenir une mutinerie?
Qui est en fait une insurrection, une émeute, une sédition, une révolte, un soulèvement, une insubordination et une désobéissance contre un ordre établi …
Comment peuvent-ils soutenir une insurrection qui est en fait une action de s'insurger, de se soulever contre le pouvoir établi pour le renverser ?
Comment peuvent-ils soutenir ces antivaleurs alors qu’elles sont sévèrement réprimées chez eux ?
1.- Souvenez-vous de la chasse aux communistes aux Etats-Unis et l’exécution en 1953. des epoux Rosenberg pour le simple fait d’avoir été soupconnés d’être des communistes.
2.- Bloody Sunday ? qui s’en souvient encore de ce jour du dimanche 30 janvier 1972 ou l’armée anglaise a massacré des Irlandais du Nord qui réclamaient leurs droits démocratiques d’être independants ?
3. Que dire de la répression des Corses par l’armée et la police francaises ?…
En effet, ce qui intéressait l’Occident, c’est la fortune totale libyenne – qui s'élèverait à 120 milliards de dollars (87 milliards d'euros) accumulés sur trente ans, avance Hasni Abidi, directeur du centre d'études et de recherches sur le monde arabe (Cermam) – et le pétrole. C’est pourquoi, l’occident ne veut plus alors lâcher prise, il va continuer à bombarder les positions sensibles de
L’ONU avalise le grand hold-up et organise le gel des avoirs libyens :
« Décide que le gel des avoirs imposé aux paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la résolution 1970 (2011) s’appliquera aux fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques se trouvant sur le territoire des États membres qui sont détenus ou contrôlés, directement ou indirectement, par les autorités libyennes, désignées comme telles par le Comité, ou par des personnes ou entités agissant pour son compte ou sous ses ordres, ou par des entités détenues ou contrôlées par eux et désignées comme telles par le Comité, et décide également que tous les États devront veiller à empêcher leurs nationaux ou toute personne ou entité se trouvant sur leur territoire de mettre des fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques à la disposition des autorités libyennes, désignées comme telles par le Comité, des personnes ou entités agissant pour son compte ou sous ses ordres, ou des entités détenues ou contrôlées par eux et désignées comme telles par le Comité, ou d’en permettre l’utilisation à leur profit et demande au Comité de désigner ces autorités, personnes et entités dans un délai de 30 jours à dater de l’adoption de la présente résolution et ensuite selon qu’il y aura lieu »
III.-
A.- LE CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS-UNIES
Après les nombreux événements violents qui ont marqué la deuxième moitié du Vingtième siècle, le génocide arménien, l’holocauste juif et les massacres de la seconde guerre mondiale, la communauté internationale se fixe désormais le but de maintenir une paix durable dans le monde. C’est dans ce contexte que l’ONU est née en 1945 à la conférence de San Francisco. Son but principal est de développer la coopération multilatérale entre les États, mais surtout de conjurer le fléau de la guerre qui gangrènait l’ordre international.
Dés lors, pour régler leurs différends, les États peuvent dans un cadre multilatéral parvenir à un accord au lieu de recourir à la violence ou aux conflits armés. En ce sens, pour mener à bien sa mission de maintien de la paix dans le cadre de la sécurité internationale, de résolutions et de prévention de conflits, l’ONU s’est dotée d’institutions spécialisées comme le Conseil de Sécurité. Toutefois, malgré tout ce dispositif, l’idéal d’un monde sans guerre reste toujours un mirage. Le conseil de sécurité, dont la structure est toujours contestée et contestable, semble enfreindre à ses propres normes procédurales. Il déclenche ou ordonne une guerre à tout va pour des intérêts supposées ou réels de certains de ses membres qui le composent tout en faisant fi de la diplomatie préventive, pourtant préalable à toutes formes de recours à la force.
Le vote de la résolution 1973 adoptée par le Conseil de Sécurité le 17 mars 2011 illustre bien la complicité de l’ONU dans le coup d’état ourdi par l’occident contre le Colonel Kadhafi.
1.-L’EXPLICATION DU VOTE DE
Depuis la création de l'ONU, la majorité des veto au Conseil de sécurité ont été exercés par l'Union soviétique. Depuis la chute du Mur de Berlin, les États-Unis ont été ceux qui ont le plus fréquemment utilisé ce droit de veto. En effet, entre 1946 et 2006, on constate une inversion entre les États-Unis et l'Union soviétique (puis la Russie) puisque, dans les trois premières décennies, les premiers ont utilisé ce moyen seulement 12 fois (dont aucune fois dans les deux premières), contre 113 fois pour les seconds, alors que dans les trois dernières décennies les premiers en usèrent 70 fois, contre 10 fois pour les seconds (dont deux dans la dernière décennie).
En 15 ans (entre 1989 et 2004), 19 veto ont été mis dont :
États-Unis : 13 fois (11 fois par rapport à Israël, 1 fois par rapport à la Bosnie-Herzégovine, 1 fois par rapport au Panamá)
Union soviétique puis Russie : 3 fois (2 fois par rapport à Chypre, 1 fois par rapport à
Fin février 2007, le veto a été utilisé 261 fois avec, par ordre d'importance :
123 fois par l'Union soviétique/Russie;
82 fois par les États-Unis;
32 fois par le Royaume-Uni;
18 fois par la France;
6 fois par la Chine.
Fin février 2007, le veto avait été utilisé 261 fois avec, par ordre chronologique :
1945-1955 : 83 fois;
1956-1965 : 31 fois;
1966-1975 : 33 fois;
1976-1985 : 60 fois;
1986-1995 : 37 fois;
1996-2005 : 13 fois;
2006-2007 : 4 fois.
Parmi ces veto, un bon nombre (59) furent des refus d'admission de nouveaux membres, principalement par l'Union soviétique et surtout dans les deux premières décennies (membres généralement admis ultérieurement).
2.–LES ABSTENTIONS DE
La Russie et la Chine se sont abstenues, mais n’ont pas exercé leur veto : il ne faut pas croire qu’elles manifestent là un abandon de leur doctrine de la souveraineté : juste que Kadhafi ne dispose réellement d’aucun soutien, et que ni Moscou ni Pékin ne voient l’intérêt de se commettre auprès de quelqu’un d’aussi imprévisible. Cela peut aussi indiquer qu’ils disposent de renseignement démontrant la fragilité, malgré tout, du régime Libyen.
En effet, pour
Quant a
Les deux pays se sont abstenus tout en sachant que même s’ils auraient oppose leurs veto, les Etats-Unis avec leurs allies européens auraient trouve toujours un moyen de se passer du Conseil de sécurité et d’agir comme ils l’ont planifié.
L’Allemagne, donc, n’en est pas et s’est abstenue. Cela ne surprendra pas vraiment et montre que sa direction en Europe ne peut être qu’économique et que si elle est devenue, un peu malgré elle, exportatrice de sécurité, Angela Merchkel se refuse toujours à une politique de puissance « classique ». Ca c’est l’explication officielle. Mais en fait, après une cuisante défaite historique à Stuttgart, ou son parti,
Des critiques qui font écho aux réserves de
3.-
Le secrétaire général de
Quelle hypocrisie ? Il a été d’accord avec les Américains parce que ces derniers, ou du moins
Les Etats-Unis ont alors répondu indirectement à
4.-
Une fois de plus, l'Union africaine a été humiliée sur sa propre terre, par les soi-disant puissances démocratiques qui ne pensent qu'à réaliser leurs desseins machiavélique. En utilisant la force d'une manière aveugle et en refusant la possibilité à l'Union Africaine d'aller négocier avec Kadhafi a Tripoli, la coalition ne se différençiait pas par sa méthode des dictateurs.
Cette opération était non salvatrice mais destructrice, et les pays voisins ont rapidement du commencer à s'inquiéter des conséquences. L’Union africaine, méprisée à cause de son inactivisme par les démocraties barbares d’occident, est restée isolée.
Elle est incapable de gérer l’agression du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi en République Démocratique du Congo, ou plus de 8.000.000 d’innocents Congolais ont trouvé la mort.
Comment la soi-disant communauté international n’a pas jusqu’ici levé son doigt pour traîner Kagamé et Museveni devant
Les medias de
La meilleure conclusion sur cette union de façade vient d’une femme africaine Calixte Beyala lorsqu’elle s’était écriée après le bombardement sauvage de cette coalition diabolique sur
CONCLUSION
Ce que nous devons savoir est que
Le Dr Louis Farrakhan dans une interview diffusée sur vidéo You tube le 27 mars 2011 se posait des questions sur les réalisations du Colonel Kadhafi : « Est-ce que Kadhafi utilise les revenus du pétrole pour le bien du peuple libyen ? La réponse est oui ! » .
Luc MICHEL, pilier du soutien à
C’est pour quoi les loups impérialistes ne l’entendaient pas de cette oreille, ils voulaient pendre Kadhafi comme Saddam Hussein et ses fils, car comme l’a si bien dit Jean de
Robert MBELO (*)
Photos : R. Mbelo au Congrès de Fondation du MEDD-MCR (Mouvement Européen pour
Photo de groupe : (de g. à droite) Djim Ley-Ngardinal (ACTUS, Tchad, secrétaire-général des Comités ALAC en 2011), Luc MICHEL (président-fondateur du MEDD-MCR et des Comités ELAC en 2011), Robert Mbelo.
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(*) Ancien Diplomate de