AGRESSION CONTRE LA LIBYE : OBAMA DE PLUS EN PLUS ISOLE !

 
Pourquoi le temps tourne pour KADHAFI !
 
Par Luc MICHEL
ELAC/Euro-Libyan Action Committees
 
 « celui qui règne sur la Libye depuis près de 42 ans reste inébranlable. Connaissant l’homme, je ne crois pas qu’il va partir », a déclaré à Deauville le patron sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa (AFP/27.05.2011).
 
 « libye. Une guerre d’usure s’installe pour l’OTAN » (LE TEMPS, Suisse, 24.05.2011)
 
Le temps tourne pour KADHAFI dans le bras de fer mortel qui l’oppose à OBAMA et à l’OTAN.
Les raids terroristes de l’OTAN sur Tripoli, mais aussi al Jufra ou Sebah – à près de 1000 km des combats et où AUCUN événement ne se sont jamais passés – marquent la fuite en avant des dirigeants franco-britanniques, soutenus par OBAMA, le véritable maître d’œuvre de l’Agression contre la Libye. "Les frappes aériennes ne permettent pas de mettre un terme à la confrontation entre les parties libyennes et ne font qu’accroître les souffrances des civils libyens", estime le ministère russe des Affaires étrangères.
L’envoi d’hélicoptères aussi. Qui répond aux soulèvements pro-KADHAFI qui opposent depuis près d’un mois maintenant à Benghazi, Derna et Tobrouk, les patriotes libyens aux islamo-monarchistes alliés à l’OTAN, à Al-Qaida et à Téhéran.
 
LA CHAMBRE US EXIGE DES COMPTES A OBAMA :
L’AGRESSION EN LIBYE ANTI-CONSTITUTIONNELLE ET ILLEGALE !
 
« USA: le président de la Chambre somme OBAMA de s’expliquer sur la Libye » titrait l’AFP ce 3 juin. Ne faisant que reprendre avec six semaines de retard une analyse que j’avais développée dès le 18 avril 2011, lors d’une TABLE RONDE organisée dans le cadre de la CONFERENCE INTERNATIONALE DE SOUTIEN A LA JAMAHIRIYA « BAS LES PATTES DE LA LIBYE ! » (*) avec l’Association des Jeunes Avocats libyens, le Centre de recherche pour le Livre Vert et les représentants des facultés de droit libyennes. Sur la résolution 1973 de l’ONU et pour démontrer l’illégalité de l’intervention de l’OTAN avec de nombreux avocats et juristes. J’y avait exposé l’illégalité au regard du Droit constitutionnel US, français ou encore belge, l’illégalité et l’anticonstitutionnalité de l’agression occidentale et « les répercussions du Droit de la Guerre, tel que développé par la jurisprudence des guerres de sécession dans l’ex-URSS (PMR/Transdniestrie, Ossétie du Sud, Abkhazie, Haut-Karabakh) sur le cas libyen actuel ».
 
Six semaines plus tard, l’actualité confirme mes analyses !
Le président de la Chambre des représentants américaine, John Boehner, a présenté ce 2 juin un nouveau projet de résolution sur les opérations militaires en Libye, sommant le président Barack OBAMA de s’expliquer sur une guerre qui « froisse nombre d’élus du Congrès ». Le texte du projet de résolution, déposé et qui fera l’objet d’un vote ce 3 juin à la Chambre, stipule que « le président doit fournir au Congrès dans un délai de 14 jours un rapport contenant notamment son explication sur le fait qu’il n’a pas demandé au Congrès son feu vert avant de lancer les opérations ». Il réclame également, parmi les nombreuses exigences des élus, "les objectifs politiques et militaires des Etats-Unis concernant la Libye". Les élus veulent également connaître "les engagements spécifiques des Etats-Unis vis-à-vis de la Libye". La résolution demande aussi une estimation de la "durée et l’ampleur" des opérations prévues par le commandement américain, ainsi que leur coût.
Par ailleurs, la résolution établit que le président n’a pas demandé l’autorisation du Congrès et que celui-ci ne lui a pas donné son feu vert pour les opérations en Libye. Le texte rappelle que le vote du Congrès en cas de conflit est une "prérogative constitutionnelle". Ce qui veut dire que l’Agression US en Libye est anticonstitutionnelle et illégale.
Enfin, le texte réaffirme une position déjà prise la semaine dernière par la Chambre des représentants et interdisant l’envoi de troupes au sol en Libye.
Outre cette résolution, la Chambre votera aussi vendredi sur une autre résolution proposée par le démocrate Dennis KUCINICH réclamant purement et simplement la fin des opérations militaires américaines en Libye.
 
LA GUERRE A CREDIT DE L’OTAN
ET LA FAILLITE DES FINANCES OCCIDENTALES
 
Mais le coût démesuré de la guerre en Libye joue aussi pour KADHAFI.
Car les finances des pays de l’OTAN ne leur permettent pas une longue guerre et encore moins ces frappes terroristes. La France, comme la Belgique, ou les USA font en effet la guerre à crédit, en s’endettant.
Et, ayant fait la stupidité de croire les islamo-monarchistes de Benghazi, « Libyens » vivant dans les capitales occidentales et coupés depuis des décennies de la réalité jamahiriyenne, ou les rodomontades du mythomane Bernard-Henry LEVY – c’est la presse US qui qualifie ainsi BHL -, les occidentaux avaient tablé sur un « effondrement rapide » de KADHAFI. Ce fut une erreur monumentale …
On passera sur le cas de la Belgique, sans gouvernement depuis les élections du 13 juin 2010, état en faillite virtuelle depuis la crise de 2008. Et dont le «gouvernement « en affaires courantes » ne pouvait pas non plus constitutionnellement engager la guerre contre la Libye …
Le cas de la France est particulièrement édifiant. La revue FUTURIBLES (n° 375 de juin 2011) dresse la constat impitoyable des finances française en déroute. Les auteurs dressent un diagnostic sans complaisance de l’évolution préoccupante des finances publiques françaises :
« La France est aujourd’hui confrontée à des déséquilibres budgétaires d’une ampleur inédite en temps de paix : n’ayant enregistré aucun excédent budgétaire depuis 35 ans et ayant subi, comme les autres, les effets de la crise financière et économique, son déficit public dépasse, en 2009, sept points de produit intérieur brut (PIB) et le montant de sa dette les 78 %. Une situation qui ne cesse de se dégrader pour s’approcher dangereusement du seuil critique qui, pour la dette, se situerait aux alentours de 100 % du PIB. Certes, la France n’est pas le seul pays industrialisé dans cette situation. Mais, comme l’expliquent Carine Bouthevillain et Gilles Dufrénot dans ce numéro de juin de Futuribles, à la différence d’autres pays, son déficit ne résulte pas d’investissements productifs mais finance des dépenses courantes. Car contrairement à l’Allemagne ou au Royaume-Uni, l’État se révèle incapable de contrôler ses dépenses, et la France n’est pas non plus dans la situation du Japon qui dispose d’une importante épargne intérieure, ou des États-Unis qui bénéficient de facilités de paiement grâce notamment à la Chine. »
Leur conclusion est terrible pour le régime de SARKOZY : « Faut-il donc craindre qu’elle se trouve en cessation de paiement comme la Grèce ou l’Irlande, sinon comme jadis l’Allemagne de Weimar, le Mexique, l’Argentine, la Russie… ? ».
La guerre en Libye est un élément aggravant de cette course à la catastrophe financière.
Cette incapacité à supporter et à assumer le coût de la guerre contre la Libye a évidemment des conséquences directes pour le « conseil » fantoche de Benghazi, qui ne dispose d’aucune autonomie face à ses maîtres occidentaux.
Le pseudo « ministre du Pétrole et des Finances » (sic) du CNT a déclaré ce 29 mai qu’il n’avait "plus aucune ressource", sollicitant l’aide de la communauté internationale, dans une déclaration à la presse à Benghazi. "Je n’ai aucune ressource, pas un seul centime", a déclaré le Pr Ali Tarhuni. "Nous sommes dans une situation critique, nos amis doivent se souvenir que nous sommes en guerre", a-t-il poursuivi. Concernant les avoirs gelés à l’étranger de Mouammar KADHAFI, le ministre a regretté que la rébellion ne puisse les récupérer. "Nos interlocuteurs financiers internationaux nous disent: ‘oui, nous les avons gelés, mais ils appartiennent à KADHAFI, pas à vous’". 
On est loin des effets de manche des réunions de Doha ou Deauville et des promesses faites qui n’engagent que leurs auteurs occidentaux … vis-à-vis des caméras des media de l’OTAN. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait cependant promis à Rome, début mai, d’utiliser certains des avoirs gelés de KADHAFI "pour aider le peuple libyen" (sic). Environ 30 milliards de dollars d’avoirs libyens ont été gelés par les Etats-Unis. Faisant semblant d’oublier, comme la franco-américaine Christine Lagarde, que les Lois internationales, qui existent encore, ne le permettent pas.
 
CE SOULEVEMENT PRO-KADHAFI EN CYRENAIQUE DONT LES MEDIA DE L’OTAN NE PARLENT PAS !
 
Sur le terrain le temps tourne aussi pour KADHAFI.
Loin des mediamensonges de l’OTAN, ce sont les islamo-monarchistes du CNT qui sont de plus en isolés en Libye même, le seul terrain qui militairement compte réellement, isolés au milieu d’une population qui leur est chaque jour plus hostile.
Lassée de la dictature et des exactions des islamo-monarchistes de Benghazi, mais aussi de leurs alliés d’Al-Qaida – a Derna, notamment, où un « émirat islamique » a été proclamé, un nombre croissant de libyens s’est en effet révoltée depuis plus d’un mois maintenant. Les émeutes des premiers jours ayant fait place à des combats de rue, réprimés dans un bain de sang par les protégés de BHL, puis à une guerilla urbaine impitoyable.
 
Même sur ce sujet, une brèche s’ouvre dans le mur du mensonge des media de l’OTAN sur la Libye …
Pour la première fois, l’AFP évoquait le 20 mai à mots couverts ces événements : « A Benghazi, en vue de la prière du vendredi, plusieurs points de contrôle ont été installés et les voitures ne sont pas autorisées à se rendre près du front de mer où sont concentrés les lieux de pouvoir et les symboles de la rébellion. Ce renforcement de la sécurité, coutumier à Benghazi, vise à empêcher d’éventuels attaques ou incidents promis par le régime de Tripoli ».
Pour la seconde fois, l’AFP évoque ce 2 juin, toujours à mots couverts, cette guerilla urbaine qui rappelle l’Irak : « A Benghazi, "capitale" de la rébellion, un attentat à l’explosif a éventré deux voitures sur le parking d’un grand hôtel hébergeant des diplomates, des journalistes et des responsables de l’opposition, sans faire de victime, a constaté un journaliste de l’AFP. C’était dans cet hôtel que le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini avait déclaré mardi que le régime de M. KADHAFI était "fini", apportant un plein soutien au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion. Le CNT a condamné cet attentat à la bombe, qu’il attribue au régime de Mouammar KADHAFI. »
 
LA BATAILLE DE L’OPINION PUBLIQUE
 
Mais c’est sur le plan de la bataille de l’Opinion publique, en Europe et aux USA, que le temps tourne contre l’OTAN, ses opérations se révélant publiquement de plus en plus sanglantes, malgré le rideau de fer des mediamensonges.
L’Otan a pris le 31 mars les rênes de l’opération militaire en Libye, lancée le 19 mars par la France, les USA, le Qatar et la Grande-Bretagne. Mais depuis, malgré plus de 9.000 sorties d’avions de l’Otan, dont près de 3.500 avec un objectif de frappe, « le conflit semble s’enliser », constatait REUTERS ce 27 mai. Alors que le bilan des civils libyens assassinés par les frappes de l’OTAN s’alourdit sans cesse et apparaît dans toute son horreur crue.
C’est en effet comme çà que le NATO "protège les civils libyens" : Le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim a affirmé ce 31 mai que 718 civils ont été tués et 4.067 autres blessés par les raids de l’Otan et de la coalition internationale, entre le début de leurs opérations en Libye, le 19 mars, et le 26 mai. "Depuis le 19 mars et juqu’au 26 mai, nous avons eu 718 martyrs parmi les civils et 4.067 blessé, dont 433 gravement", a déclaré M. Ibrahim au cours d’une conférence de presse citant un bilan du ministère de la Santé.
Selon le porte-parole, ces chiffres ne prennent pas en compte les victimes parmi les soldats libyens, chiffre que le ministère de la Défense a "refusé" de divulguer, a-t-il dit.
 
S’il y a un sujet sur lequel tout le monde semble d’accord, c’est bien celui de cette bataille de l’opinion publique. Le leadership libyen, en particulier le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khaled KAIM ou le porte-parole du gouvernement libyen, le Dr Moussa Ibrahim, partagent mon analyse.
 
Qui est aussi celle des généraux et des analystes de l’OTAN.
REUTERS citant diverses sources de l’OTAN écrivait dès le 20 mars 2011 que « Le conflit en Libye pourrait se jouer sur la propagande (…) Le maniement de la propagande jouera probablement un rôle clé dans l’issue de l’offensive lancée par les forces occidentales en Libye avec le but officiel d’y protéger les populations civiles contre le régime du colonel Mouammar KADHAFI ». Le point de vue exposé au deuxième jour des frappes révèle ce que sera la suite de l’agression : « Du point de vue du dirigeant libyen, il est clair que gagner la bataille de la communication pour s’acquérir ou consolider la loyauté de la population sera décisif pour sa survie politique. Mais, parce qu’elle s’est créée au pied levé, la coalition internationale éprouve de la difficulté, quant à elle, à parler d’une seule voix pour justifier cette intervention à des opinions intérieures et arabes sceptiques sur ses objectifs réels. Pour les Occidentaux, cette bataille est d’autant plus délicate que le mandat de l’Onu au nom duquel ils agissent – faire respecter une zone d’exclusion aérienne – les expose à un fort risque de "dommages collatéraux". Des bavures contre la population civile par les forces chargées précisément de mettre celle-ci à l’abri des tueries de leur régime ne manqueraient pas d’être exploitées par KADHAFI à son profit. Il en tirerait argument pour renforcer son front intérieur et enfoncer un coin parmi des alliés dont beaucoup sont déjà réticents à recourir à la force. »
"KADHAFI n’est pas un fou. Il est entouré de gens brillants dont les vies et la liberté sont en jeu, et ils vont donc tenter de désintégrer la coalition", analysait alors Richard Holmes, expert militaire à l’université britannique de Cranfield. Qui soulignait que « la coalition doit se garder de surinterpréter le mandat confié par la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’Onu. Elle n’a pas mandat pour recourir à des troupes au sol ou pour armer les insurgés: outre que ce serait illégal, cela lui aliénerait le soutien des Etats arabes modérés et susciterait un réflexe de solidarité nationaliste autour de KADHAFI (…) KADHAFI va jouer sur la peur que les alliés ne ruinent la Libye, comme ils l’ont fait en Irak en 2003 en renversant Saddam Hussein. Ce sera un argument très séduisant aussi bien pour les loyalistes libyens que, plus largement, pour le reste des Arabes ».
 
La guerre en Libye ne sera en effet gagnée ni par l’action militaire ou les frappes aériennes, ni par la politique ou les manœuvres diplomatiques. Elle sera gagnée ou perdue sur le front de la propagande et de la guerre des media.
Le front principal de cette guerre se situe en Europe. C’est en Europe que se trouve le bras armé de l’agression de l’OTAN – les impérialistes britanniques, les néoconservateurs à passeports français du Régime de Sarkozy et les Likudniks à passeports français qui dirigent la politique de l’UE sur la LIbye – et c’est le basculement de l’opinion publique européenne contre la guerre de l’OTAN qui décidera de l’issue !
 
Luc MICHEL
(2 mai 2011)
 
 
(*) Les 17 et 18 avril 2011, s’est tenue à Tripoli la première réunion du GROUPE DE CONTACT INTERNATIONAL DES ONG SUR LA LIBYE,
Organisée conjointement par l’association libyenne « Stop War Foundation », l’Organisation Nationale de la Jeunesse libyenne, la Commission économique, sociale et culturelle auprès de l’Union africaine, le Conseil de la Jeunesse arabe et africaine, le Forum de la Jeunesse africaine pour la Paix et l’Union de la Jeunesse africaine,
avec l’aide des Réseaux pan-européens ELAC – Euro-Libyan Action Committees,
ainsi que la participation de partis politiques, d’ organisations et d’ associations venant de 22 pays :
notamment, Association de la Jeunesse Turque TGB – Jeunes de l’ANC (Afrique du Sud) – Parti SAMOOBRONA (Pologne) – PSPU (Progressive Socialist Party of Ukraine) – ECGA / European Centre of Geopolitical Analysis – EODE / Eurasian Observatory for Democracy & Elections – International Eurasian Movement – PCN-NCP – MEDD (Mouvement Européen pour la Démocratie Directe) …
afin de « débattre, d’étudier la réalité de la situation en Libye et de determiner des actions communes pour défendre la Jamahiriya ».
La réunion s’est tenue sous les auspices de la Conscience internationale humanitaire moderne qui insiste sur la nécessité de protéger les civils libyens et d’alléger leurs souffrances suite aux bombardements aériens répétés de l’OTAN et de ses alliés.
Face aux caméras du monde entier, les autorités libyennes ont également tenu à participer aux pourparlers notamment avec la présence du porte-parole du gouvernement le Dr Moussa IBRAHIM et du vice-ministre libyen des Affaires étrangères le Dr Khaled KAIM.
 
 
 
 

  

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