Par Luc MICHEL
(2011.08.19)
English version tommorrow …
"On peut se demander si l’administration américaine, qui a perdu toute légitimité populaire dans son pays, est devenue la source de la légitimité en Syrie pour parler au nom du peuple syrien et intervenir dans ses choix et ses affaires intérieures"
(Techrine, Damas)
Le président américain Barack Obama et ses vassaux occidentaux ont pour la première fois ce 18 août appelé le président syrien Bachar al-Assad à partir et renforcé les sanctions contre la Syrie ba’athiste après cinq mois de contestation et de déstabilisation organisée par l’Occident en Syrie, via des « Ong » créées pour ce faire. Y compris des tentatives de coup d’état et des insurrections menées par des groupuscules terroristes armés par les USA et l’OTAN.
Les masques sont tombés. A Tripoli comme à Damas, le patron de l’agression se nomme Obama !
UNE GUERRE CONTRE LE NATIONALISME REVOLUTIONNAIRE ARABE COMMENCEE UNE DECENNIE PLUS TOT !
Dès le 7 février 2011 dernier, à Tripoli (où je me trouvait pour la « 6e Convention européenne du MEDD », organisée à Zawiah, les 5-6-7 février 2011), dans une interview pour PCN-TV (1), le nouveau Réseau multimedia communautaire, sur le pseudo « printemps arabe » (sic), réalisée sur la « Place Verte » de Tripoli, haut lieu de la Révolution du Fateh du 1er septembre 1969, devant la caserne d’où sont partis les officiers révolutionnaires commandés par Moammar Kadhafi – choix au symbole fort -, Je dénonçait – SEUL (2) – les soi-disant « révolutions arabes », en fait des coups d’état américains, sur le modèle des « révolutions de couleur » tentées et parfois réussies dans l’Est européen depuis 2000 (Yougoslavie, Ukraine, Géorgie …).
Mon analyse était alors et est toujours qu’il s’agit de la réalisation par Obama du projet de Bush et des Neocons dit du « Grand Moyen-Orient » : l’installation dans tout le monde arabe de pseudo « démocraties » fantoches, associant au pouvoir militaires pro US et islamistes, sous contrôle yankee. Et que les cibles principales étaient et sont en réalité les deux derniers régimes nationaux arabes : la Jamahiriya libyenne et la Syrie ba’athiste. C’était la politique néocolonialiste des Neocons de Bush en 2000-2004 (3). C’est celle de Obama, de ses conseillers Brezinski et Söros, de ses associés neocons ou likudniks à passeports français, aujourd’hui !
COMME EN LIBYE EN FEVRIER-MARS DERNIER, L’ASSAUT OCCIDENTAL CONTRE LA SYRIE EST MASSIF ET COORDONNE …
L’assaut contre la Syrie est massif et coordonné.
Les appels au départ du Président Assad, conjugués à de nouvelles sanctions économiques, ont été lancés quasi-simultanément par Obama, ses vassaux français, allemand et britannique et les marionnettes de l’OTAN et de l’Union européenne.
C’est la première fois que les Etats-Unis appellent explicitement au départ du Président Assad, dont le gouvernement tente depuis le 15 mars de mater le coup d’état et l’insurrection des groupuscules armés en envoyant son armée et ses chars dans de nombreuses villes.
"Nous avons à maintes reprises expliqué que le président Assad devait mener une transition démocratique ou démissionner. Il n’a pas mené (cette transition). Dans l’intérêt du peuple syrien (sic), le temps est venu pour le président Assad de se retirer", explique cyniquement Obama dans un communiqué.
Obama a annoncé avoir pris de nouvelles sanctions très dures contre l’Etat ba’athiste syrien, en signant un décret interdisant l’importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux Etats-Unis et gelant tous les avoirs que l’Etat syrien pourrait avoir sous juridiction américaine. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton, qui ressemble de plus en plus aux sorcières de Macbeth, a déclaré avec jubilation que les sanctions prises frappaient "en plein coeur" le régime.
Dans le même temps, un rapport des domestiques américains de l’ONU a dressé un soi-disant « catalogue glaçant de brutalités et violences contre la population civile syrienne qui pourraient relever de crimes contre l’humanité », et appelé le Conseil de sécurité, qui se réunit jeudi, à envisager de saisir la Cour pénale internationale. Un scénario déjà joué en Yougoslavie en 1996-2000 et en Libye maintenant.
Ces développements sont survenus au moment où le Président Assad a annoncé au téléphone au patron de l’ONU Ban Ki-moon, la fin des opérations militaires contre les groupes armés selon les Nations unies.
L’UNION « EUROPEENNE » OTANISEE :
NI PLUS NI MOINS QUE L’INFANTERIE COLONIALE DE WASHINGTON !
Autant la politique de W. Bush était brutale, autant Obama intrigue et maneuvre avec cynisme et hypocrisie. Il fait donc agir ses vassaux « européens » de l’OTAN. Ce qui a pour lui un double avantage. D’une part c’est l’UE qui se salit les mains au Proche-Orient, qui plus est dans une guerre qui est tout autant dirigée contre la Grande-Europe que contre le Monde arabe. Et d’autre part, cela lui évite les foudres du Congrès US opposé à ces aventures politico-militaires.
L’Union « européenne » – l’UE est devenue tout sauf l’Europe, le cache sexe politique de la domination militaire des USA en Europe – note que « Bachar al-Assad a perdu toute légitimité aux yeux du peuple syrien » (sic) et « qu’il est nécessaire pour lui de quitter le pouvoir », a déclaré le chef de la diplomatie « européenne » made in NATO Catherine Ashton, dans une déclaration faite au nom de l’UE, en évoquant de prochaines sanctions.
Dans une déclaration commune, le président Nicolas Sarkozy – le neocon à passeport français qui a liquidé le Gaullisme – , la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron ont eux aussi demandé au Président Assad de "quitter le pouvoir", se prononçant pour "de nouvelles sanctions fermes" contre son régime.
Les ambassadeurs de l’UE se réunissaient donc ce 19 août à Bruxelles pour décider de nouvelles sanctions . Si les mesures punitives prises par Washington ont peu d’effets sur Damas car les relations commerciales sont quasiment inexistantes, il n’en est pas de même pour l’UE qui achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, soit une source de revenus non négligeable pour le pays.
En outre, la la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et le Portugal, tous bons petits soldats de l’OTAN et des USA, ont annoncé jeudi qu’ils « chercheraient à obtenir une résolution de l’ONU imposant des sanctions à l’encontre du régime syrien, notamment un embargo sur les armes, un gel des avoirs syriens et une interdiction de voyage pour certains responsables »
LE NON-ETAT BELGICAIN EN TETE DE LA MEUTE DES CHACALS DE L’OTAN !
Au milieu de cette meute de chacals, la Belgique se distingue par son ardeur belliciste. Comme dans l’affaire libyenne, le non-état belgicain, sans gouvernement depuis les élections du 13 juin 2010, confronté à une crise politique et financière et au bord de l’éclatement, joue le rôle de fer de lance de la politique yankee en Europe et en Méditerranée.
Le chef du groupe libéral au Parlement européen, l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, a dénoncé « la mollesse de l’Union européenne dans le dossier syrien », dans un communiqué diffusé ce 18 août. Il appelle à un embargo total sur le pétrole syrien. "Aujourd’hui, les Etats-Unis ont annoncé des sanctions sans précédent, y compris un embargo sur le pétrole, tandis que l’UE se retrouve une fois encore à la traîne. Les Etats-Unis frappent fort, alors que l’UE attend et réfléchit aux actions à entreprendre. La Syrie se trouve à 10.000 kilomètres de Washington, mais à moins de 500 kilomètres de Chypre, un Etat membre de l’UE, et pourtant l’UE a été incapable d’introduire aucune mesure significative pour mettre en place des sanctions dures", a-t-il honteusement déploré.
LES PUTAINS « SYRIENNES » DE WASHINGTON :
LA PSEUDO SRGC (SYRIAN REVOLUTION GENERAL COMMISSION) EST LE CLONE DU CNT DE BENGHAZI …
Pendant ce temps, les groupuscules et autres « Ong », comme l’OSDH, dirigés de l’étranger continuent leur travail de sape pour déstabiliser la Syrie. Et leur action accompagne bien entendu la nouvelle phase de l’agression occidentale, sur le front de la guerre médiatique via les « Ong » fantômes, et sur le front du terrorisme en Syrie même via les groupuscules armés.
Sur sa page Facebook, le mouvement « Syrian Revolution 2011 », qui n’est ni syrien ni révolutionnaire, a appelé à manifester sous le slogan: la "victoire approche". "Du siège imposé aux villes surgira la victoire", écrivent-il. Un autre site de pseudo « militants » bidon a appelé à "intensifier les manifestations quotidiennes, boycotter économiquement les sociétés proches du régime et inciter les soldats à déserter".
Obama a de plus décidé de mettre de l’ordre dans la soi-disant « opposition syrienne », constituée comme son clone de Benghazi, le CNT « libyen », de dizaines de factions rivales.
Et il a imposé ce 19 août une unification des traîtres « syriens ». Baptisée "l’instance générale de la révolution syrienne", la coalition est le clone du CNT de Benghazi et a indiqué que son objectif était de "resserrer" les rangs de l’opposition afin d’"aboutir à la chute du régime de Bachar al-Assad et à l’établissement d’un Etat démocratique" (sic).
La "Syrian Revolution General Commission" (SRGC) est le fruit de la fusion de 44 groupes et comités de coordination fantômes qui animent depuis cinq mois la contestation en Syrie. Depuis Washington, Paris, Londres ou Genève, ce qui est plus prudent …
Qui sont ces soi- disant « syriens » ?
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) – la principale source des mediamensonges qui innondent les medias de l’OTAN – est « basé en Grande-Bretagne », comme le précise l’AFP.
MOSCOU, ECHAUDEE PAR LE DOSSIER LIBYEN, SOUTIENT LA SYRIE
Face à cette avalanche de mauvaises nouvelles, Damas a obtenu ce 19 août le soutien de la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, qui s’est fait rouler dans la farine dans le Dossier libyen, et qui a opposé son veto à toute résolution qui pourrait frapper son alliée.
Alliée de longue date de la Syrie et fournisseur d’armements à ce pays, la Russie prône avant tout la non-ingérence et appelle au dialogue politique interne.
Par ailleurs, une délégation de parlementaires russes va se rendre en Syrie "dans les prochains jours pour comprendre ce qui se passe dans ce pays", a déclaré un membre de la commission des Affaires étrangères de la chambre haute du Parlement russe, Aslambek Aslakhanov, cité par Interfax.
Moscou continue par ailleurs d’exporter des armes à la Syrie, avait indiqué ce 17 août le patron du groupe public russe de vente d’armes Rosoboronexport, malgré les pressions internationales appelant à cesser ces livraisons à Damas.
QUE FAIRE ?
Mais le gouvernement syrien légitime tient bon et affirme fort justement envoyer son armée et ses chars dans les foyers de contestation pour "pourchasser les groupes terroristes" qu’il accuse de semer violences et chaos. Avec le soutien de la population.
Il a annoncé des réformes mais souligné qu’elles ne pouvaient être appliquées "sans le rétablissement de la sécurité".
Le coup d’état ayant échoué, Washington passe à l’agression économico-financière et aux maneuvres diplomatiques via ses marionnettes de l’UE, de l’ONU et autres CPI …
En attendant l’agression militaire comme en Libye ?
Notre devoir est simple.
Comme je l’ai déjà fait le 16 février dernier pour la Libye,
je lance un appel aux militants qui suivent et soutiennent notre action en Europe, en Afrique et en Amérique latine, ainsi qu’à nos camarades qui luttent au cœur même des métropoles impérialistes d’Amérique du Nord.
Nous devons soutenir résolument la Forteresse ba’athiste syrienne !
L’Honneur nous le commande.
La Révolution, la Cause des Peuples et le combat anti-impérialiste transnational nous le demandent.
Les intérêts fondamentaux de nos patries pan-européenne, pan-africaine ou latino-américaine nous le dictent.
Nous sommes des combattants. Pas de ces lâches opportunistes ou de ces pseudo « journalistes » qui entendent « témoigner » sans s’engager, sous couvert de « missions d’observation ».
Notre place est dans le combat avec Damas et avec Tripoli. Qui luttent aujourd’hui pour notre liberté !
LM
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(1) 6 FEVRIER 2011 : LUC MICHEL ANNONCE DEPUIS TRIPOLI L’AGRESSION OCCIDENTALE CONTRE LA LIBYE ET LA SYRIE !, version française en ligne sur :
(2) Pendant ce temps les « journalistes » – le gauchisme a lamentablement sombré dans le journalisme alimentaire – qui aujourd’hui « témoignent contre l’OTAN en Libye » se répandaient en attaques honteuses contre le « dictateur libyen » et soutenaient les « révolutionnaires de Benghazi » (sic). Il faudra l’action politique et idéologique de nos réseaux ELAC et ALAC – qui eux ne « témoignent » pas (sic) mais se battent pour et avec la Jamahiriya libyenne – menée dans plus de 30 pays européens, africains et américains, et le basculement de l’opinion, pour qu’il retournent leurs vestes et ouvrent les yeux.
(3) Luc MICHEL, « LA GUERRE AMERICANO-ISRAELIENNE CONTRE LE NATIONALISME ARABE », LE QUOTIDIEN DU PCN – PCN-NCP’S DAILY NEWS – EL DIARIO DEL PCN – N° 765, 2003.10.07.
Il faut relire mon éditorial de 2003 sur « La guerre Américano-israélienne contre le Nationalisme arabe » pour comprendre l’agression actuelle contre la Libye et la Syrie). Tout y est analysé et conjecturé !
Version actualisée française « LA ROUTE DE DAMAS ET DE TRIPOLI », en ligne sur :
AL-JAZEERAH, 2003.10.31, pour la version anglaise :
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