Par Luc MICHEL / ELAC-RESISTANCE
Affaire Karachi: l’intermédiaire Takieddine veut la levée du secret défense et évoque pour la première fois les « affaires » avec Tripoli. Vers le « Tripoligate » !?
PCN-SPO/ avec AFP & BFM TV/29/09/2011
On se souvient des déclarations de SaIf Al-Islam Kadhafi en Mars dernier dénonçant l’argent sale de Sarkozy venant de Libye. J’évoquais alors un futur « Tripoligate », s’inscrivant dans le dossier du fameux « Karachigate » … Nous y arrivons. Voilà Tripoli qui apparaît précisément dans ce « Karachigate » !
L’intermédiaire en armement Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier de l’affaire Karachi, a exhorté ce jeudi Nicolas Sarkozy à lever le secret défense sur les deux contrats au coeur de l’enquête, tout en livrant sa version du degré d’implication de responsables de droite. "Je dis au président de la République, je lui suggère : Arrêtez tout de suite, puisque vous êtes garant de la Constitution, levez le secret défense sur tous les contrats et notamment sur Agosta, et notamment sur Sawari II", a-t-il déclaré sur BFMTV.
M. Takieddine évoque les contrats de vente de sous-marins Agosta et de frégates Sawari II, respectivement au Pakistan et à l’Arabie saoudite en 1994, au centre de l’enquête des juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire.
"Qu’on arrête de parler de n’importe quoi sur n’importe quoi !", a plaidé l’homme d’affaires franco-libanais. Parlant encore du chef de l’Etat français, M. Takieddine a lancé : "Franchement, il lui appartient de faire ça tout de suite, dans les 24 heures. C’est digne, il est digne, il le fera".
Tant le juge Marc Trévidic, qui enquête sur l’attentat de Karachi en 2002, que les juges Van Ruymbeke et Le Loire, chargés d’enquêter sur d’éventuelles malversations financières en marge des deux contrats, se sont heurtés à plusieurs reprises au secret-défense.
En novembre 2010, le juge Van Ruymbeke n’a pu perquisitionner les locaux de la DGSE à Paris et la communication de documents fiscaux classifiés provenant de sociétés de commercialisation d’armement lui a été plusieurs fois refusée.
De tels documents pourraient permettre de retracer le circuit des commissions, légales à l’époque, versées sur ces contrats. Les juges cherchent à savoir si ces commissions ont pu financer, illégalement, la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.
"Relation personnelle"
ET VOICI QUE TRIPOLI EST EVOQUE !
M. Takieddine s’est expliqué sur ses relations avec le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, ainsi que le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, et a chargé Dominique de Villepin.
"Monsieur Guéant est un ami que j’ai accompagné dans toutes les démarches que j’ai faites, TOUTES Y COMPRIS LA LIBYE", a-t-il dit en référence à la libération des infirmières bulgares en juillet 2007, époque à laquelle M. Guéant était secrétaire général de l’Elysée.
De son côté, Claude Guéant nie farouchement. L’âme damnée de Sarkozy a récemment déclaré qu’il n’"y a eu aucune tractation commerciale" en faveur de l’homme d’affaires lors de la libération de ces infirmières à Tripoli.
"Il me donnait des éléments d’ambiance sur ce qui se passait à Tripoli, mais les négociations ont eu lieu directement avec M. Kadhafi et son Premier ministre", a affirmé M. Guéant.
L’homme d’affaires franco-libanais a par ailleurs déclaré qu’il n’avait jamais demandé l’intervention dans son dossier fiscal de Jean-François Copé quand il fut ministre du Budget (novembre 2004 – mai 2007).
"Jean-François Copé, étant ministre du Budget, je n’ai jamais, jamais, et qu’on me le prouve, jamais demandé une quelconque intervention. Je n’ai jamais demandé", a-t-il dit, reconnaissant avec M. Copé "une relation personnelle".
Il a aussi attaqué Dominique de Villepin, qui a déclaré que Jacques Chirac avait ordonné l’arrêt du versement des commissions sur les contrats après son élection en 1995 en raison de soupçons de rétrocommissions. "Où est parti l’argent supposé qui a été arrêté ? Je sais que cet argent n’a pas été arrêté", a-t-il dit. "Cet argent a été transféré à une destination autre, celle que je connais et que je réserverai et au président de la République, et à la justice, c’est tout. Celui qui les a arrêtés va pouvoir répondre, va devoir répondre. Je parle de M. de Villepin !", a-t-il lancé.
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