PCN-SPO / Avec ELAC – AFP – PCN-TV / 2012 01 02
« Des affrontements armés ont opposé mardi dans le centre de Tripoli des groupes d’ex-rebelles, faisant deux morts », a indiqué un commandant local à l’AFP.
Selon le commandant Massoud al-Kadar (sic), qui dirige un groupe d’ex-rebelles à Tripoli, « les affrontements se sont produits lorsque des combattants de Misrata ont attaqué son groupe à la suite de l’interpellation d’un homme saoul ». Car l’alcool, jadis interdit sous Kadhafi, coule à flot dans la Libye du CNT. Comme circulent maintenant Cannabis, Extasy et drogues dures. Juteux trafics venus de Tunisie et d’Egypte.
"Des membres du groupe ont arrêté un ex-rebelle de Misrata qui était saoul. Il est devenu violent et insultait les +thowars+ (ndlr : les soi-disant « révolutionnaires ») qui l’ont frappé pour le calmer", a expliqué le commandant Kadar.
L’ex-rebelle de Misrata a été relâché par la suite, "mais à notre surprise, un convoi de +thowars+ de Misrata est arrivé avec des armes légères et lourdes. Nous avons commencé à discuter avec eux, mais l’un d’eux a tiré, ce qui a déclenché les affrontements qui ont fait deux morts".
Des journalistes de l’AFP ont rapporté auparavant que des affrontements se déroulaient dans le centre de Tripoli près du bâtiment desanciens renseignements de Mouammar Kadhafi et que des rafales d’armes étaient entendues.
« Des témoins ont fait état de blessés sans en préciser le nombre et des ambulances faisaient la navette entre l’hôpital Zaowiah » (banlieue Est de Tripoli) et les lieux de ces heurts, a-t-on indiqué de même source.
Ces combats impliquant des armes lourdes ! « Des tirs au canon anti-aérien étaient entendus. De nombreux ex-rebelles ont afflué sur les lieux dont certains armés de lance-roquettes RPG », selon les journalistes de l’AFP. Le périmètre a été bouclé et fermé à la circulation.
Un porte-parole du ministère de l’Intérieur contacté par l’AFP s’est abstenu de tout commentaire.
« Les nouvelles autorités libyennes peinent à dissoudre les milices armées des ex-révolutionnaires qui font la loi dans le pays depuis la chute de l’ancien régime de Mouammar Kadhaf », commente l’AFPi.
« Plusieurs milices se sont installées dans des bâtiments officiels ou encore des résidences et fermes de responsables de l’ancien régime ». Le vol et les pillages sont devenus la loi des milices. « D’autres tiennent des barrages dans des points stratégiques de Tripoli ». Et comme en Somalie, font payer le passage et rackettent commerçants et passants.
« Ces milices disposent d’importants stocks d’armes légères et lourdes, puisés notamment dans l’arsenal de l’ancien régime », dit encorte l’AFP. Oubliant an passage les livraisons d’armes de l’OTAN et des USA, particulièrement à Misratta et autour de Tripoli.
Récemment, le ministre de l’Intérieur, Faouzi Abdelali, a annoncé à l’AFP « un plan prévoyant l’intégration à court terme de 50.000 combattants ex-rebelles dans les forces de l’armée et les services de sécurité ». Ce qui ne fera que renforcer l’anarchie et leur main-mise sur un pays ruiné et dévasté.
« Mais la « somalisation » de l’Etat le plus développé d’Afrique, cette Jamahiriya libyenne qui défiait l’Occident, n’était-elle pas dès le début de l’agression de l’OTAN le véritable but de guerre des USA ? », s’interroge Luc MICHEL dans un entretien récent pour PCN-TV. « Puissance sur le déclin, frappé par une grave crise économique, les USA n’ont sans doute qu’un moyen pour maintenir encore quelques années leur domination impérialiste sur le monde : organiser le chaos, à commencer par ses adversaires. On comprend mieux alors le destin de l’Irak ba’athiste ou de la Libye de Kadhafi et celui promis à la Syrie ba’athiste. La Somalisation comme arme, c’est le but plausible de l’action américaine ».