# PCN-SPO / LUC MICHEL : LA FRANCE DE SARKOZY PAYE CASH SA POLITIQUE AVENTURISTE AU PROCHE-ORIENT

 

 

 
L’analyse de Luc MICHEL

 

Pour PCN-SPO avec EODE Think-Tank / 2012 03 21/

 
« L’avenir appartiendra à celui qui aura la mémoire la plus longue »
(Frédéric Nietzsche)
 
« Qui sont les djihadistes français ? » interroge LA LIBRE BELGIQUE (Bruxelles) (1). « Décryptage » avance le quotidien bruxellois. Le sujet est d’actualité avec l’affaire de Toulouse.
Mais il y manque en fait la perspective véritable et une grille de lecture correcte. Car les informations données sont exactes mais correspondent à la version de l’affaire donnée par les services secrets français et leurs omniprésents relais médiatiques (du style du l’ESISC, un institut bruxellois « spécialisé dans la recherche géostratégique »), ces « experts » qui monopolisent les plateaux des télévisions (2).
 
A cette analyse, il manque l’élément principal. Celui qui explique la montée en action des djihadistes. Le déclencheur de l’activisme terroriste des djihadistes en Europe est en effet la réponse à un signal fort, et extrêmement irresponsable, donné par les USA et l’OTAN : la collaboration des services spéciaux de l’OTAN, et singulièrement des français et des britanniques, avec des leaders d’Al-Qaida et d’AQMI, sa branche nord-africaine, en Libye, en Syrie et en Algérie.
 
La vision, exemple emblématique, d’un ancien de Guantanamo, Abdelhakim Belhadj, adoubé par les généraux de l’OTAN, français en tête, comme « gouverneur militaire de Tripoli » en Août dernier est un mauvais signal donné à tous les djihadistes. Relire les déclarations des généraux français lors de la prise de Tripoli en Août 2011…
Le même Abdelhakim Belhadj est actuellement à la tête d’une brigade en Syrie, basée en Turquie, et dont les camps d’entrainement sont organisés en Libye avec la bénédiction du CNT et de ses protecteurs de l’OTAN.
La France de Sarkozy paye cash le prix fort pour cette politique aventuriste et irresponsable.
La présence des djihadistes en Syrie et leur prise en main de l’ASL, l’ « Armée Syrienne Libre » organisée depuis la Turquie islamiste de l’AKP par les mêmes services spéciaux de l’OTAN, est reconnue par l’influent think-tank US STRATFOR, proche du Pentagone et de Tsahal.
 
Et ce n’est que le début. Les djihadistes ont le vent en poupe, disposent maintenant de relais forts et de gouvernements favorables en Libye, Egypte, Tunisie et Maroc. Où les Salafistes et les Frères musulmans dominent maintenant la vie politique. Toujours sous la protection de généraux « arabes » protégés des USA et de l’OTAN.
A cela s’ajoutent le pillage des arsenaux libyens par les « katibas » djihadistes du CNT et la vente par les dirigeants corrompus du CNT libyen d’un impressionnant arsenal à AQMI aux début du coup d’état en Libye, en mars-mai 2011 (notamment des ventes de missiles exposées par le CANARD ENCHAINE à Paris, à l’époque).
 
La politique des USA et de l’OTAN, dont la France de Sarkozy – qui a enterré la politique du générale de Gaulle aussi bien au niveau européen qu’arabe – réintégrée dans l’OTAN est le bon élève servile, peut être qualifiée de schizophrénique. Chaque jour de jeunes soldats sont sacrifiés en Afghanistan et en Irak pour combattre des djihadistes. Que par ailleurs on arme et organise, comme allié principal, en Libye ou en Syrie. Incohérence ou cynisme …
Schizophrénie qui touche aussi les services spéciaux de l’OTAN. Ainsi les branches Sécurité intérieure des Services français, qui doivent suivre les djihadistes et autres salafistes en Europe, doivent regarder d’un drôle d’œil leurs collègues des branches Action extérieure et du Service Action qui encadrent et arment les mêmes islamistes en Libye ou contre la Syrie. En particulier les barbouzes française qui ont organisé les livraisons d’armes aux Brigades de Zenten et de Tripoli en juin 2011, avant de remettre la capitale libyenne à leur chef Abdelhakim Belhadj.
 
Voilà tous les non-dits des medias français et de l’OTAN après le drame de Toulouse !
La participation de la France et de nombreux pays de l’OTAN au projet américain dit du « Grand Moyen-Orient », celui de Bush et des Neocons réactivé par Obama, où les Européens se chargent par ailleurs de tâches que même les généraux du Pentagone refusent d’accomplir, à un prix. Celui ci sera élevé. La France de Sarkozy a commencé à le payer.
Les USA, qui ont aidé Ben Laden à organiser Al-Qaida au début des Années 80 en Arabie Saoudite et en Afghanistan contre les Soviétiques, puis les mêmes réseaux en Bosnie au milieu des Années 90 contre la Yougoslavie de Milosevic, connaissent bien ce prix. Washington le paye depuis plus de 15 ans.
Les leçons de l’Histoire semblent ne jamais être comprises des politiciens occidentaux.
 
LM
 
 
(2) sur le cas de l’ESISC, exemple révélateur des officines de l’OTAN qui fournissent les experts patentés des medias occidentaux, lire :
 
 
 

  

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