# ELAC & ALAC / LE RAPT EXTRA-LEGAL DE L’EX PREMIER MINISTRE LIBYEN AL-BAGHDADI AL-MAHMOUDI !

 

 
Tunisie: le gouvernement islamiste livre illégalement l'ex Premier ministre libyen sans l'aval de la présidence aux islamistes du CNT. En Droit international c’est un rapt extra-légal …
Luc MICHEL pour ELAC & ALAC
Avec PCN-SPO – AFP – Reuters / 25/06/2012 /
 
Le gouvernement tunisien a livré en catimini l'ex Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi au CNT à Tripoli dimanche, où il a été immédiatement emprisonné, déclenchant une crise interne sans précédent avec la présidence tunisienne qui n'avait pas donné son aval à cette décision.
Mal-Mahmoudi, âgé de 67 ans et incarcéré en Tunisie depuis le 21 septembre, "a été extradé (sic) ce matin (dimanche)", a déclaré à l'AFP Ridha Kazdaghli, porte-parole du chef du gouvernement tunisien, l'islamiste Hamadi Jebali.
M. Mahmoudi se trouve à présent en prison en Libye, a indiqué en fin d'après-midi le « Premier ministre » fantoche du CNT Abdel Rahim al-Kib.
 
Selon son avocat tunisien Mabrouk Kourchid, qui a dénoncé un "crime d'Etat", Al-Mahmoudi "a été extradé par avion privé à 05H00 du matin".
L'ancien Premier ministre libyen était détenu à la prison de la Mornaguia près de Tunis, et selon M. Kourchid, "il était à l'isolement depuis une semaine et on ne pouvait plus lui rendre visite".
Le gouvernement tunisien n'a respecté "ni la loi, ni le s règles humanitaires, ni les droits de l'Homme", a accusé M. Kourchid. "Le pire, c'est que la présidence n'était pas au courant", a-t-il souligné.
 
En effet ! Dans un communiqué très virulent publié dimanche soir, la présidence tunisienne a dénoncé une "décision illégale", prise de façon "unilatérale et sans concertation". Elle a accusé le chef du gouvernement tunisien d'être "sorti de ses prérogatives" et de "ternir l'image de la Tunisie".
Le porte-parole du président tunisien Moncef Marzouki, Adnen Manser, avait souligné auparavant que M. Marzouki « n'avait pas signé le décret d'extradition » et avait parlé d'une "crise grave".
M. Marzouki, du parti de gauche nationaliste CONGRES POUR LA REPUBLIQUE (CPR), est l'un des deux alliés de gauche du parti islamiste ENNAHDA qui domine le gouvernement et l'Assemblée constituante. On voit ce qu’est la loi pour les islamistes : un torchon de papier !
 
"VIOLATION FLAGRANTE DES DROITS DE L'HOMME"
 
M. Marzouki avait affirmé début juin "son opposition de principe" à l'extradition de M. Mahmoudi, réclamant des garanties du côté libyen sur le respect des droits de l'homme et un procès équitable. Parfaitement conscient de ce qu’est la Libye du CNT : prisons mouroirs, camps de concentrations (pour les africains, notamment), torture, non-état, justice clanique, tortures et mauvais traitement. Un non-état en voie de somalisation, où même et surtout la pseudo CPI n’a aucun droit de regard !
 
Mais le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, avait riposté en estimant que la décision d'extradition était "irrévocable" (sic) et ne nécessitait pas la signature du président de la République (resic).
On rappelera encore la mort récente sous la torture du dernier Ambassadeur de Kadhafi à Paris Brebesh, pourtant rallié au CNT en Août 2011. Assassiné par une des milices islamistes à Tripoli.
 
Premier ministre jusqu'aux derniers jours du régime Kadhafi, Al- Mahmoudi avait été arrêté le 21 septembre en Tunisie alors qu'il cherchait à gagner l'Algérie.
Il est resté incarcéré depuis, le CNT ayant à deux reprises réclamé son extradition.
La justice tunisienne avait répondu favorablement à cette demande, mais l'extradition, contestée notamment par des associations de défense des droits de l'homme, était restée en suspens, et l'ancien président par intérim Fouad Mebazaa n'avait jamais signé le décret d'extradition.
 
Les défenseurs tunisiens de l'ex Premier ministre libyen ont rappelé que leur client avait fait une demande de statut de réfugié politique auprès du HCR (Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés) et que l'extradition extra-légale intervenait avant la réponse de l'organisation internationale.
"C'est une violation flagrante des droits de l'homme et des conventions internationales, le gouvernement prouve par sa décision qu'il ne respecte pas les engagements internationaux de la Tunisie", a déclaré à l'AFP l'avocate Radhia Nasraoui.
 
Derrière tout celà, il n’y a pas seulement les affinités idéologiques entre islamistes d’ ENNAHDA et du CNT. Mais aussi de sordides questions d’argent. "Ce gouvernement a tourné le dos à tout le monde afin de terminer cette affaire pour de l'argent, c'est vraiment honteux", a-t-elle accusé, rappelant que l'accord de principe entre Tripoli et Tunis était intervenu en mai après une visite du « Premier ministre libyen » fantoche mis en place par le CNT et l’OTAN Abdel Rahim al-Kib, au cours de laquelle plusieurs accords économiques avaient été signés.
 
Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.