# PCN-AMKP / TURQUIE: LES RESEAUX « GÜLEN-AKP » AU SERVICE DE WASHINGTON

 

Inanç Kutlu avec PCN-SPO / 2013 02 12 /

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Le dirigeant du principal parti d'opposition turc, le Parti Républicain du Peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu: "Les prisons de ce pays ne devraient pas servir de maison aux écrivains, intellectuels et étudiants qui demandent une éducation libre. Une telle injustice pourrait vous viser dans un futur proche. D'où et de qui elle vient l'injustice est l'injustice et devrait être combattue par une résistance coopérative de toute l’intelligentsia et des patriotes de ce pays".

 

Le journaliste Ahmet Sik, après avoir été libéré cet été après plus d'un an de détention préventive : "Il y a actuellement environ 100 journalistes emprisonnés mais la liberté d'expression n'est pas seulement le problème des journalistes dans ce pays. il y a actuellement environ 600 étudiants d'université derrière les barreaux et plus de 5000 individus arrêtés dans le cadre des procès Ergenekon. Nous allons continuer à mener ce combat".

 

# Depuis quelques années, le monde assiste à un remodelage géopolitique. Des "révolutions de couleurs" en Europe de l'Est au "Printemps arabe" de l'Afrique du nord au Proche-Orient, nul ne peut nier qu'une dynamique planétaire est en marche. Et ce sont les Etats Unis qui sont à la base de ce refaçonnage radical…

 

Les noms attribués à ces évènements tel que par exemple "révolution Orange" en Ukraine ou bien "révolution du Jasmin" en Tunisie sont en réalité l'intitulé d'opérations secrètes menées par Washington.

La déstabilisation ne prend pas forcément pour cible des régimes anti-américains, exemple avec l'Egypte pro-américaine.

Elle vise essentiellement à créer un scénario futur propice à la redynamisation d'un état US impérialiste sur la voie du déclin.

 

Tout le génie de l'intelligentsia américaine réside dans l'intérêt porté à la place qu’occuperont les Etats-Unis à long terme sur le « grand échiquier » planétaire et donc à leur implication réfléchie au quotidien pour que les rapports de forces internationaux futurs leurs assurent la domination mondiale.

Dans le monde multipolaire qui s'est développé pendant la décennie qui a suivi la « chute du mur », les Etats-Unis devraient perdre progressivement le rôle de "maître du monde" qu'ils pensaient s'attribuer pour un siècle avec la fin de l'alternative soviétique.

 

La mondialisation telle qu'elle a pu être présentée au monde fût un leurre pour exploiter les élites économiques locales.

Le rêve d'une gouvernance mondiale composé d'individus issus de tous les pays n'a servi qu'a recruter plus facilement des agents locaux pour affaiblir leurs nations et mettre en place des systèmes rendu vulnérables pour l’intrusion du capitalisme américain: "Agir local, penser global" disaient-ils! Il s'agissait en fait "d'agir local pour la domination globale des USA"!

 

Le projet du « Grand Moyen-Orient » lancé par G.W. Bush en 2001 est le plus audacieux que  Washington se soit fixé pour ce début de XXIe siècle.

 

Dans le cadre de cette stratégie néo-coloniale, on peut noter plusieurs types de tactiques:

– en Turquie, avec un coup d'Etat islamiste "silencieux" via des élections.

– en Irak, avec un coup d'Etat militaire par l'invasion des troupes US et britanniques.

– en Tunisie, avec un coup d'Etat islamiste "légitimé" par des "soulèvements populaires".

– en Libye, avec un coup d'Etat libéral-islamiste mené directement par les troupes de l'OTAN et des mercenaires djihadistes.

 

L'opération américaine menée en Turquie est un succès. Les média occidentaux admirent la soumission totale et présenteront le gouvernement turc comme un modèle pour le Moyen-Orient.

Mais à la base de la révolution islamiste turque, on trouve un homme qui est très rarement cité: Fetullah Gülen. Originaire de la province de Erzurum, fils d'un Imam, Fetullah Gülen a suivi dès son plus jeune âge une formation religieuse. Il s'engage ensuite comme Imam puis comme prédicateur itinérant. En 1999, il quitte la Turquie pour s'installer en Pennsylvanie aux Etats-Unis pour des raisons alors inconnues.

 

Fetullah Gülen met en place depuis l'étranger une série d'écoles religieuses dans le monde, dans lesquelles règnent  le culte du leader et du secret. Il est désigné par Washington pour être à la tête d'une vaste opération d'infiltration d'agents  dans les plus hautes sphères  de l'Etat turc par le biais de ses réseaux reconnus pour leur discrétion.

Il participe à distance à la fondation du AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi) – Parti pour la justice et le développement – , parti unificateur des diverses confréries religieuses turques anti-laïques.

 

Réprimés par le régime républicain fondé par Mustafa Kemal en 1923, ces groupuscules religieux nostalgiques de l'Empire Ottoman ont su développer l'art de la dissimulation à l'ombre du pouvoir.

 

Voilà que les objectifs de ces sectes correspondent soudainement au intérêts américain …

F. Gülen se définit comme "combattant le fondamentalisme religieux" (sic) et propose une interprétation de l'islam sous un angle "contemporain" (resic) et en phase avec les besoins des peuples musulmans.

C'est l'image que l’AKP et le Premier Ministre Erdogan véhiculent en Turquie et dans le monde musulman.

 

Selon WikiLeaks, en 2010, les diplomates américains considéraient le mouvement Gülen comme « le groupe islamiste le plus puissant de Turquie ». Il contrôlerait « les activités de publications, les échanges commerciaux, et les entreprises majeures de Turquie et a profondément pénétré la scène politique ».

Les Etat Unis peuvent dès lors s'appuyer sur un réseau bien en place et lancer la première étape du projet du "Grand Moyen-Orient": la liquidation de la République kémaliste turque, c'est l'opération "Ergenekon".

 

C'est sans l'appui des réseaux OTPOR-CANVAS, sans les services des mercenaires djihadistes et sans les bombardements de l'OTAN, que les islamistes turcs se sont propagés comme un virus  dans l'Etat Turc pour enfin prendre le pouvoir et instaurer un totalitarisme religieux rampant.

 

Les coups d'Etats que l'OTAN soutient mettent donc en oeuvre un scénario futur chaotique où l’extrémisme religieux régnera dans les relations avec le Moyen-Orient : "Faite place au Choc des civilisations!"

 

Inanç Kutlu

Secrétaire régional du PCN-AMKP

Avrupa Milliyet Komunotarist Partisi /

Réseau turcophone du PCN

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