# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GEOPOLITIQUE AFRICAINE : LUC MICHEL ANALYSE ‘LA POLITIQUE ANTI-RUSSE DE PARIS EN CENTRAFRIQUE’ SUR LA WEBTV CENTRAFRICA-NEWS-TV

LM.GEOPOL - RP russes vs paris en rca (2020 07 12) FR

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 07 12/
J’ai traité l’opposition active de Paris à l’arrivée des Russes en Centrafrique, au cœur du « pré carré français ». La Centrafrique, état failli il y a 3 ans, est aujourd’hui le centre du basculement géopolitique de l’Afrique vers la Russie. Un Etat-clé !
* Article original sur :
# CENTRAFRICA-NEWS-TV :
DERRIERE LA DESTABILISATION DE LA PRESIDENTIELLE EN RCA : LA POLITIQUE ANTI-RUSSE DE PARIS EN AFRIQUE ?
(4 JUILLET 2020)
Texte intégral/
« L’image est le symbole de cette guerre d’influence franco-russe. Relevée par Daphné Benoit, la correspondante de l’AFP sur les questions de la Défense, elle montre deux affiches publicitaires en plein milieu de Bangui, la capitale de la Centrafrique. Sur la première affiche rédigée en sango, la langue la plus parlée, la Russie vante les bienfaits de sa coopération pour le retour de la paix. Sur la seconde, rédigée dans la langue de Molière, la France parle de son soutien à l’«avenir» des Centrafricains. Elle aussi peut-être révélatrice du mode d’approche dans cette course à l’influence »
– La Tribune Afrique (Paris, 7 juillet 2019).
« Je pense que c’était une très grave erreur pour la Russie de s’être retirée de l’Afrique dans les années 90 »
Irina Abramova, à Sotchi en octobre 2019
(directrice de l’Institut des études africaines,
la Mme Afrique de Poutine).
Une situation qui perdure depuis un an : la rivalité entre Paris,  contestée au cœur de son ex pré carré colonial, et Moscou, de retour en Afrique (1). Et qui a fait de la Centrafrique l’Etat-tremplin de son grand retour en Afrique noire, sur les pas de « Brejnev l’Africain » (2), ou comme dit ‘Stratfor’ « sur les champs de bataille de la guerre froide » (3) …
‘La Tribune Afrique’ en juillet 2019 résumait très bien la situation : « D’un côté, il y a la France. Ancien colon dans cet ex-prolongement de son territoire qui compte désormais 4,5 millions d’habitants, aux prises avec des milices ethno-religieuses entre ses 85 % de chrétiens et les 15 % de musulmans. Plusieurs fois intervenue dans l’ex-Oubangui-Chari, la France s’était posée en sauveuse avec son opération Sangaris, qui aura permis de réduire l’ampleur des massacres entre la Séléka et les anti-Balakas sans pour autant ramener la paix qu’elle promettait lors de son déclenchement en 2013. Les objectifs de Paris sont simples : « Redorer le blason de la France et contrer la Russie ». Mais le succès n’est pas au rendez-vous : « Avec une échéance largement dépassée, l’opération est un échec dans le sillage de la difficulté à trouver une initiative politique et de soutien international pour amener les protagonistes à la table des négociations de paix. Puis les accusations de viols ou d’exactions de soldats français, révélés par des ONG internationales, ont fait le reste. L’image de l’armée française dans le pays en prend un sérieux coup » (4). « Après avoir amorcé un retrait des 2000 hommes de Sangaris, la France louvoie pour un renforcement de la coopération militaire, notamment dans la formation de Forces armées centrafricaines (FACA) complètement délitées par les menaces successives auxquelles elles ont dû faire face sans forcément y avoir été préparées ou remises à niveau ». Ce que les russes réussiront en peu de temps. « Là où il y a une volonté il y a un chemin » disait Guillaume d’Orange. La volonté visiblement est russe, pas française !
BANGUI NID DE BARBOUZES
Le Drian et Florence Parly, la ministre française des Armées, ont choisi en juillet 2019 Eric Peltier, pour contrer les russes. « A 51 ans, ce parachutiste spécialisé dans la cavalerie blindée connait bien le terrain pour avoir servi dans plusieurs pays en conflit -dont la Centrafrique- après être passé par les affaires stratégiques auprès du chef d’état-major des armées françaises ». La guerre d’influence ne faisait que commencer à Bangui. A charge pour le général Peltier « de redorer le blason français, même si la mission de son commandement est directement câblée sur Bruxelles. D’un autre côté, Eric Peltier devrait s’appuyer sur son habileté dans le renseignement, sur la pléthore de diplomates français issus du renseignement pour tenter de faire revenir Paris dans le jeu d’influences en Centrafrique ». Lors de sa visite dans la capitale, Florence Parly a plaidé « pour plus de coopération entre les deux pays » (…). Federica Mogherini devait lui emboîter le pas. Bref Bruxelles « presse le pas pour contrer l’influence russe ».
L’EFFICACITE RUSSE AU SERVICE DE LA RESTAURATION DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Ecoutons toujours ‘La Tribune Afrique’ : « Les affinités idéologiques avec des leaders ou des partis historiques pour l’indépendance de pays en Afrique centrale et australe avaient longtemps constitué la clé d’entrée de la Russie sur le Continent. Désormais, c’est dans le domaine sécuritaire que Moscou avance ses pions. Profitant de tergiversations dans la communauté internationale ou de polémiques sur les coûts des opérations extérieures, la Russie a livré des armes à la Centrafrique après avoir poussé dans le sens d’un allègement de l’embargo sur les armes. Depuis, la présence russe a noyauté la Centrafrique. On la retrouve dans la formation d’une partie des forces armées de la Centrafrique via l’accord de coopération qui la lie à Bangui. Elle est aussi présente dans la sécurisation de la capitale et du Palais de Faustin Archange Touadéra tout comme dans la myriade de sociétés de sécurité privées russes (5) – en réalité affiliées à l’Etat russe. Les chefs de la police, de la gendarmerie, de l’armée et quelques haut-gradés centrafricains sont assidus aux séjours de remise à niveau à Moscou, comme cette dizaine de sécurocrates fraîchement rentrés de formation il y a deux semaines.
« Et ce n’est pas tout. La Russie s’est même présentée sous son soft-power en offrant ses bons offices pour l’accord de paix entre le gouvernement et les milices » (Accords de Khartoum). « Et la guerre d’influence ne fait que commencer ».
‘JEUNE AFRIQUE’ LE FER DE LANCE DE LA POLITIQUE ANTI-TOUADERA DU QUAI
Une vaste campagne de déstabilisation est en cours depuis de nombreuses semaines contre le Président Touadera, pour saboter la prochaine Présidentielle en RCA. Chef d’orchestre odfficiel : ‘Jeune Afrique’. Chef d’orchestre officieux selon des sources diplomatiques : les Réseaux de Le Drian, l’ex M. Afrique de Hollande, successeur de Foccart, mentor géopolitique et ministre des Affaires étrangères de Macron. Pour qui Touadera serait trop « pro-russe ». Derrière lui une nébuleuse d’officines au service de la Françafrique, style ‘Le Corbeau’ ou ‘Le Tsunami’ … Pas une semaine sans que ‘Jeune Afrique’ ne jette de l’huile sur le feu centrafricain. Tout étant bon !
« Officiellement, le président Touadéra reste au-dessus de la mêlée », commentait l’hebdo parisien il y a quelques mois, évoquant la Présidentielle 2020 : « Il n’y a pas de querelles en ce qui me concerne. Il y a des problèmes internes au niveau de l’Assemblée nationale, et c’est à ce niveau qu’il faut les résoudre », dit Touadera sur RFI. « Il n’empêche : plusieurs députés affirment qu’il pilote tout. Un chef de l’État supporte rarement un président de l’Assemblée qui veut s’émanciper. Au Sénégal, en novembre 2008, Abdoulaye Wade avait fait tomber Macky Sall en deux temps trois mouvements ».
« Une rivalité franco-russe se profile-t-elle derrière ce bras de fer ? », interroge ‘Jeune Afrique’, évoquant les complots pilotés depuis Paris par Karim Meckassoua, la grande ombre du Quai sur la politique centrafricaine (depuis la première guerre civile de 2003 en RCA) (6) :  « Certes, Meckassoua est bien vu à Paris, alors que les conseillers russes de Touadéra voient en lui un gêneur. Mais l’enjeu est avant tout la présidentielle de décembre 2020. Dans l’entourage du chef de l’État, tout le monde souhaite qu’il se représente. En faisant tomber Karim Meckassoua du perchoir, Cœurs unis veut faire place nette, d’autant que le principal opposant au régime, Anicet-Georges Dologuélé, est pour l’instant d’une grande discrétion ». « Reste que, ajoute fielleux ‘Jeune Afrique’, en s’attaquant à Meckassoua, Touadéra touche au symbole de la réconciliation entre chrétiens et musulmans ».
« LE DRIAN ESTIME QU’IL N’Y A PAS DE PLACE POUR L’INITIATIVE DE PAIX MENEE PAR LA RUSSIE » (JEUNE AFRIQUE SEPTEMBRE 2018)
Voix officieuse du Quai, l’hebdo précisait qu’ « Aux yeux du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, il n’existe aucune alternative à l’initiative de paix menée par l’Union africaine en Centrafrique, où Moscou tente d’initier un processus concurrent (…) Des déclarations qui interviennent alors que la Russie est de plus en plus présente diplomatiquement et militairement – ainsi que par mercenaires interposés – dans ce pays.
 ». « Il n’y a aucune alternative, ni souhaitable, ni susceptible de réussir », avait alors déclaré Jean-Yves Le Drian (lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale des Nations unies).
L’hebo dénonçait alors « L’ingérence de Moscou » : « Moscou s’est notamment ingérée dans la complexe médiation avec les groupes armées qui contrôlent la majorité du territoire. Une rencontre sous son égide a notamment été organisée fin août à Khartoum entre différents groupes en parallèle de la médiation officielle menée par l’Union africaine (UA) ». « L’initiative de paix portée par l’Union africaine pose le seul cadre crédible et approuvé par l’ensemble de la communauté internationale à une sortie de crise durable », avait encore estimé Jean-Yves Le Drian. « Celle-ci passe par le désarmement des groupes armés et la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire », a-t-il ajouté en rappelant que « la situation (sécuritaire) rest(ait) préoccupante ». Les mois qui suivront donneront l’avantage au processus de pacification de Moscou sur les plans du Quai (Ce qui explique en partie le changement de régime opéré par les américains contre Omar El Béchir ». « Début 2018, cinq officiers militaires et 170 instructeurs civils sont arrivés de Russie à Bangui, où ils ont aidé au redéploiement de soldats centrafricains hors de la capitale. Moscou a par ailleurs livré des armes à l’armée nationale après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU ».
NOTES :
(1) Voir sur LUC-MICHEL-TV/
LUC MICHEL: ‘GRAND REPORTER’ EN CENTRAFRIQUE 2019. LE FILM !
(2) Cfr. « LE GAMBIT DE MOSCOU EN AFRIQUE : LA CENTRAFRIQUE », in ‘VLADIMIR POUTINE MESSIE DE LA PAIX’ : SYRIE – CENTRAFRIQUE – LIBYE, LA RUSSIE GARANTE DE L’INTEGRITE DES FRONTIERES DES ETATS (NHM MAGAZINE)
(3) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GEOPOLITIQUE AFRICAINE: COMMENT LA ‘RUSSIE REVISITE LES ANCIENS CHAMPS DE BATAILLE DE LA GUERRE FROIDE’ (VU DES USA)
(4) Voir sur EODE-TV/ LUC MICHEL :
VIOLS D’ENFANTS EN RCA.
COMMENT COMPRENDRE LE NON-LIEU EN FAVEUR DES SOLDATS FRANÇAIS ? (16 JANV. 2018)
(5) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GEOPOLITIQUE AFRICAINE: LES GROUPES DE SECURITE PARAMILITAIRES RUSSES POISSON-PILOTES DE MOSCOU EN AFRIQUE (LA ‘RUSSIE SUR LES CHAMPS DE BATAILLE DE LA GUERRE FROIDE’ II)
(6) Voir sur LUC-MICHEL-TV/
LUC MICHEL: ‘GRAND REPORTER’ EN CENTRAFRIQUE 2019. LE FILM !
Ibid.
(Sources : Jeune Afrique – La tribune Afrique – NHM Magazine – EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
PAGE OFFICIELLE III – GEOPOLITIQUE
* EODE :

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